OTTAWA — L’ancien juge de la Cour suprême Thomas Cromwell sera médiateur pour les réclamations contre le gouvernement fédéral de neuf membres de familles de diplomates canadiens qui ont souffert d’un mal mystérieux à Cuba.
Il s’agit d’une nouvelle étape vers la résolution de certains éléments d’une poursuite en Cour fédérale déposée en 2019 par des diplomates et des proches qui sont tombés mystérieusement malades alors qu’ils étaient en poste à La Havane. La poursuite, qui compte maintenant 18 plaignants, réclame des millions de dollars de dommages-intérêts au gouvernement canadien.
Les plaignants ont signalé des ennuis de santé depuis 2017, notamment des maux de tête, des pertes de mémoire, une incapacité à se concentrer, des problèmes cognitifs et visuels, une hypersensibilité au bruit, des étourdissements, des nausées, des troubles du sommeil, des changements d’humeur et des saignements de nez.
En juillet 2021, Affaires mondiales Canada a déclaré que 15 Canadiens avaient reçu un diagnostic confirmé de «lésion cérébrale acquise».
Les parties ont convenu de la nomination de l’ex-juge Cromwell, qui a siégé pendant huit ans au plus haut tribunal du pays, en tant que médiateur lors d’une session qui devrait avoir lieu fin février ou début mars de l’année prochaine. Cette décision fait suite aux directives de la Cour fédérale, au début d’octobre, sur les prochaines étapes dans cette affaire.
Les diplomates affirment que le gouvernement canadien n’a pas réussi à les protéger, qu’il a caché des informations cruciales et a minimisé la gravité des risques. Le gouvernement a nié les actes répréhensibles et la négligence.
Les enquêtes canadiennes et américaines n’ont pas pu identifier la cause de bon nombre des maux, avec des théories allant des attaques sonores ciblées par un adversaire à la pulvérisation de pesticides.
Affaires mondiales Canada a refusé de répondre à des questions précises sur la médiation prévue.
Plusieurs membres du personnel américain qui travaillaient à Cuba ont signalé des problèmes de santé similaires, communément appelés «syndrome de La Havane». Plus récemment, des symptômes ont été signalés chez des membres du personnel américain dans des endroits tels que Washington, l’Autriche et la Chine.
En octobre de l’année dernière, Affaires mondiales Canada a envoyé un message à tout le personnel dans le monde, décrivant les symptômes et comment signaler les problèmes. La Gendarmerie royale du Canada et le Service canadien du renseignement de sécurité ont envoyé des messages similaires à leur personnel, selon le ministère.