Un responsable américain a déclaré vendredi que les médiateurs se préparaient à mettre en œuvre un cessez-le-feu et un échange d’otages à Gaza entre Israël et le Hamas avant qu’un accord final ne soit conclu.
Le responsable, qui a parlé aux journalistes sous couvert d’anonymat, a déclaré que la proposition actuellement sur la table comble essentiellement tous les différents entre Israël et le Hamas.
Une nouvelle «cellule de mise en œuvre» est en cours d’établissement au Caire. Elle se concentrera sur la logistique de l’accord, y compris la libération des otages, l’approvisionnement en aide humanitaire pour Gaza et le respect des termes de l’accord, a assuré le responsable.
Un communiqué des médiateurs du Qatar, des États-Unis et de l’Égypte a indiqué qu’ils se rencontreront avant la fin de la semaine prochaine. Le Hamas a rapidement exprimé des doutes quant à la possibilité d’un accord.
Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a prévu de se rendre en Israël ce week-end pour «poursuivre ses efforts diplomatiques intensifs» afin de parvenir à un cessez-le-feu et de souligner la nécessité pour toutes les parties de la région d’éviter une escalade, a déclaré Vedant Patel, porte-parole du département d’État.
Blinken devrait aussi rencontrer Benyamin Netanyahou lundi.
La diplomatie internationale pour empêcher la propagation de la guerre s’est intensifiée vendredi, les ministres des Affaires étrangères britannique et français effectuant un voyage conjoint en Israël. Le nouveau ministre britannique des Affaires étrangères David Lammy et son homologue français Stéphane Séjourné ont semblé optimistes après avoir rencontré vendredi le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz.
M. Lammy a affirmé que des responsables israéliens leur avaient dit qu’ils espéraient être sur le point de conclure un accord. Présentant à ses côtés, M. Séjourné a qualifié d’inacceptable toute action visant à déstabiliser les négociations.
M. Katz a quant à lui déclaré dans un communiqué qu’il avait dit à ses homologues britannique et français que si l’Iran attaquait Israël, il s’attendait à ce que ses alliés non seulement l’aident à se défendre, mais se joignent à l’attaque contre l’Iran. «L’Iran est la tête de l’axe du mal, et le monde libre doit l’arrêter maintenant avant qu’il ne soit trop tard», a-t-il publié dans un gazouillis.
Les médiateurs ont passé des mois à essayer d’élaborer un plan en trois phases dans lequel le Hamas libérerait les otages en échange d’un cessez-le-feu durable, du retrait des forces israéliennes de Gaza et de la libération des Palestiniens emprisonnés par Israël.
Des pourparlers dérangés
Alors que les pourparlers se poursuivaient, Israël a poursuivi son offensive à Gaza. Vendredi, le Hezbollah a largué des tracts demandant aux civils d’évacuer les zones du nord de Khan Younis et de l’est de Deir al-Balah, affirmant que les forces prévoyaient de répondre aux tirs de roquettes visant Israël. Après que les ordres ont été donnés, des frappes aériennes ont touché certaines zones de Khan Younis, forçant les gens à fuir. Une vidéo montre des panaches de fumée noire s’élevant dans l’air après de fortes explosions.
Dans un message clair adressé à Israël, le Hezbollah a publié vendredi une vidéo, sous-titrée en hébreu et en anglais, montrant des tunnels souterrains où des camions transportaient des missiles à longue portée.
Un responsable du Hezbollah, qui a demandé l’anonymat parce qu’il parle d’affaires militaires, a affirmé que les missiles dans la vidéo ont une portée d’environ 140 kilomètres, capables d’atteindre les coins les plus reculés d’Israël.
Le Hezbollah dispose de dizaines de milliers de roquettes, de missiles et de drones qui, selon le groupe, lui donnent la capacité de frapper n’importe où en Israël. Le Hezbollah a commencé à attaquer Israël le 8 octobre et a déclaré qu’il ne s’arrêterait qu’une fois la guerre de Gaza terminée.
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Les journalistes de l’Associated Press Bassem Mroue et Abby Sewell à Beyrouth, Julia Frankel à Jérusalem et Aamer Madhani à Washington ont contribué à cet article.