Une conseillère municipale est privée de salaire pour ses propos controversés

Rianna Lim, La Presse Canadienne
Une conseillère municipale est privée de salaire pour ses propos controversés

PICKERING, Ont. — Une conseillère municipale d’une ville du sud de l’Ontario a été frappée d’une suspension salariale de 90 jours — la sanction la plus sévère — après que le commissaire à l’intégrité de la municipalité eut constaté qu’elle avait fait preuve sans relâche d’un «comportement inacceptable» qui risquait de nuire aux communautés marginalisées, notamment les LGBTQ+.

Il s’agit de la plus récente sanction imposée à la conseillère de Pickering Lisa Robinson et une situation qui, selon le maire, souligne la nécessité de modifier la Loi sur les municipalités pour permettre des sanctions plus strictes, pouvant aller jusqu’à la destitution.

Mme Robinson, pour sa part, a nié les conclusions du commissaire à l’intégrité, qualifiant son rapport de «tissu de mensonges» et accusant le conseil de mener une «chasse aux sorcières». Il s’agit de sa troisième suspension de salaire depuis septembre dernier.

Le maire Kevin Ashe et les conseillers municipaux de cette ville à l’est de Toronto ont écrit une lettre le mois dernier pour exhorter le premier ministre Doug Ford et le ministre des Affaires municipales à combler ce qu’ils appellent «une lacune flagrante» dans la Loi sur les municipalités, en renforçant les sanctions qui peuvent être imposées aux conseillers qui se livrent à des actions nuisibles, y compris la possibilité de révocation.

Le ministre des Affaires municipales et du Logement, Paul Calandra, a déclaré qu’avant de déposer un projet de loi, il souhaitait consulter davantage et demander conseil au commissaire à l’intégrité de l’Ontario.

Mme Robinson, elle, estime que si les électeurs n’aiment pas ce qu’elle a à dire ou la façon dont elle les représente, «alors la décision leur appartiendra lors des prochaines élections».

La conseillère municipale, qui a été élue en 2022, a d’abord reçu une suspension de salaire de 30 jours en septembre 2023, après que des publications sur les réseaux sociaux identifiant certains résidents de Pickering ont déclenché une enquête du commissaire à l’intégrité pour cyberintimidation.

Puis, en octobre 2023, elle a reçu une suspension de salaire, de 60 jours cette fois, après une autre enquête du commissaire à l’intégrité sur des remarques qu’elle avait faites concernant les heures du conte avec des drag queens, les toilettes neutres et la levée des drapeaux de la Fierté. Le commissaire a estimé que Mme Robinson avait «fait la promotion d’attitudes homophobes et transphobes», ce que la conseillère a nié.

En novembre 2023, elle a suggéré dans un message sur les réseaux sociaux que l’inclusion d’une organisation de défense des droits LGBTQ+ dans le défilé du père Noël à Pickering serait inappropriée pour les enfants. En février dernier, elle a écrit un billet dénonçant le Mois de l’histoire des Noirs.

Ces commentaires publics ont notamment constitué la base de la plus récente plainte examinée par le commissaire à l’intégrité, qui était basée sur les préoccupations du public, du maire et de ses collègues conseillers.

Mme Robinson a de nouveau été critiquée le mois dernier après que des conseillers ont condamné sa participation à une «plateforme vidéo d’extrême droite» qui, selon eux, encourageait les discours haineux et les opinions extrémistes.

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