Une «ville sans alcool» en Alberta sonde ses citoyens sur un éventuel changement

Fakiha Baig, La Presse Canadienne
Une «ville sans alcool» en Alberta sonde ses citoyens sur un éventuel changement

Une ville du sud de l’Alberta qui est «sans alcool» depuis sa fondation, il y a plus de 100 ans, demande à ses résidants s’ils veulent que les restaurants puissent servir de l’alcool.

À Raymond, une ville située à environ 240 km au sud de Calgary, aucun établissement ne peut servir de l’alcool, même avec un plat. Il n’y a pas de détaillants d’alcool dans cette «ville sèche» de 4000 habitants, mais les gens peuvent acheter de l’alcool dans les localités voisines, pour consommation privée, à la maison. Des permis temporaires peuvent aussi être obtenus pour servir de l’alcool lors de mariages et d’événements spéciaux.

«En juin 2020, la province a supprimé les derniers vestiges de la Loi sur la prohibition et lorsque ça s’est produit, Raymond est passée d’une communauté avec prohibition à une communauté sans permis d’alcool, a déclaré Kurtis Pratt, directeur de la Ville. Une entreprise locale a approché la Ville et a indiqué qu’elle cherchait à voir quel serait l’intérêt à les laisser vendre de l’alcool.»

Au cours des deux dernières semaines, environ 700 des 2700 électeurs admissibles ont répondu à un sondage en ligne sur l’interdiction de l’alcool à Raymond, a déclaré M. Pratt. Le sondage offrait aux résidants le choix entre maintenir le statu quo, laisser l’alcool couler librement ou autoriser sa vente si un restaurant possède le permis. Le sondage doit se terminer jeudi à minuit et le conseil municipal devrait publier les résultats dans 12 jours.

La Loi de tempérance de 1878

La prohibition au Canada est devenue populaire au XIXe et au XXe siècle, dans un mouvement mondial appelant à la modération ou à l’abstinence totale. Certains croyaient que l’alcool était responsable de nombreux maux qui affligent la société.

La Loi de tempérance du Canada a donné aux dirigeants locaux en 1878 la possibilité d’interdire la vente d’alcool sur leur territoire. «Raymond a été fondée par des membres de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours (mormons), au début du 20e siècle», a rappelé M. Pratt. 

«Lorsque les lots ont été achetés par le fondateur de Raymond, une clause restrictive a été inscrite qui stipulait qu’aucun alcool ne pouvait être vendu et qu’aucun bordel ne pouvait être installé dans cette communauté.»

Les villes voisines de Cardston, Magrath et Sterling avaient adopté des règlements similaires, a déclaré M. Pratt. Les citoyens de Stirling et de Cardston ont d’ailleurs voté contre la levée de leur interdiction d’alcool il y a quelques années.

«C’est la première fois que Raymond, à ma connaissance, ouvre ce débat, du moins sérieusement, et nous verrons où ça nous mènera», a déclaré M. Pratt, qui fait lui-même partie de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours.

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Cette dépêche a été rédigée avec l’aide financière des Bourses de Meta et de La Presse Canadienne pour les nouvelles.

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