WIMBLEDON, Royaume-Uni — Le no 1 mondial Carlos Alcaraz a entrepris son parcours du bon pied à Wimbledon, mardi, alors que la pluie continuait de s’abattre sur le sud-ouest de Londres.
Alcaraz a disposé du Français Jérémy Chardy 6-0, 6-2 et 7-5 au premier tour sur le court central. Seuls deux courts sont équipés de toits rétractables à Wimbledon: le court central et le court no 1.
L’Espagnol aura rendez-vous avec un autre tennisman français au deuxième tour, puisqu’il doit affronter le vainqueur du duel entre les compatriotes Alexandre Muller et Arthur Rinderknech.
«Évidemment, sans le toit, et sous le soleil, c’est préférable. Et je crois que c’est pareil pour tout le monde, a dit Alcaraz en entrevue sur le court après sa victoire. Qu’il y ait un toit ou non, je dois jouer à mon plein potentiel.»
C’est dans ses meilleures dispositions qu’Alcaraz a remporté son premier titre majeur, aux Internationaux des États-Unis, l’an dernier. Il a participé à la finale aux Internationaux de France le mois dernier, mais le Serbe Novak Djokovic a eu le dessus et s’est adjugé un 23e titre du Grand Chelem en carrière.
Alcaraz avait accédé au deuxième tour à Wimbledon en 2021, alors qu’il n’était qu’un joueur invité. Il a atteint le quatrième tour l’an dernier, et a commencé son parcours au All England Club cette saison en étant le champion en titre du tournoi sur gazon du Queen’s Club.
Chardy, qui est âgé de 36 ans, participait au tournoi de Wimbledon pour la 14e fois de sa carrière, et il prévoit toujours prendre sa retraite à la fin du tournoi de cette année.
Alcaraz a fait étalage de tout son talent devant notamment Kate, la princesse de Galles, qui s’est rendue à Wimbledon mardi. Celle-ci était accompagnée pour l’occasion du Suisse Roger Federer, qui a reçu une ovation debout d’environ 90 secondes des spectateurs présents sur place alors qu’il s’installait dans la loge royale. Son héritage a été célébré lors d’une brève cérémonie soulignant sa carrière et ses huit conquêtes du titre à Wimbledon — un record.
Puis, quelques heures plus tard, Andy Murray s’est retrouvé dans la fosse sous la loge royale.
Murray a remporté deux de ses trois titres du Grand Chelem en carrière, et l’une de ses deux médailles d’or olympiques sur la pelouse londonienne et — même si ses exploits datent un peu, même s’il est aujourd’hui âgé de 36 ans et qu’il doive composer avec une hanche artificielle — les amateurs britanniques se souviennent de cette belle époque. Surtout de la conquête du titre en 2013, lui permettant de devenir le premier tennisman britannique en 77 ans à l’emporter à Wimbledon. Murray a donc été transporté par leurs encouragements soutenus et amplifiés par le fait que le toit rétractable était fermé pour son duel, en route vers une victoire de 6-3, 6-0, 6-1 contre son compatriote Ryan Peniston au premier tour.
«C’était formidable de pouvoir compter sur des membres de la famille royale ici, mais aussi sur ceux de la famille royale du tennis», a dit Murray, en référence à Kate et Federer.
«C’est formidable de compter sur la présence de Roger pour appuyer cet événement, a noté Murray. La dernière fois que j’étais ici sur le court, il était là, dans les gradins, pendant les JO de 2012, dans la loge (de son compatriote suisse) Stanislas Wawrinka, à encourager mon adversaire. C’était bien de le voir applaudir après certains de mes coups aujourd’hui.»
Quand l’animateur a jeté un regard vers Federer en lui demandant: «Roger, comment as-tu trouvé sa performance aujourd’hui?», le Suisse a répondu avec le pouce en l’air.
Peniston a renchéri en déclarant qu’«il (Murray) a été résilient sur chaque point».
Des averses ont de nouveau interrompu le jeu à l’occasion de la deuxième journée du tournoi du Grand Chelem qui se déroule sur le gazon.
Les matchs ont repris sur la plupart des terrains peu après 11h (heure locale) au All England Club, mais les toiles de protection sont rapidement sorties alors que la pluie s’est remise à tomber environ une heure plus tard.
Elena Rybakina a entamé les hostilités sur le court central mardi contre l’Américaine Shelby Rogers — cette plage est habituellement réservée à la championne en titre du tournoi. Rybakina, qui s’était retirée du tournoi d’Eastbourne la semaine dernière en raison d’un virus, a retrouvé son aplomb au service après la première manche et signé une victoire de 4-6, 6-1 et 6-2 contre Rogers.
«Je me sens beaucoup mieux, a-t-elle admis sur le court. J’ai été un peu malchanceuse. J’ai dû travailler fort pour retrouver une bonne condition physique, mais là ça va mieux. J’espère que cette victoire me permettra de bâtir ma confiance pour mon prochain match.»
Rybakina avait aussi dû se retirer des Internationaux de France à cause d’un malaise, et elle a ajouté qu’elle était «très nerveuse» au début du match de mardi.
Par ailleurs, la sixième tête de série, Ons Jabeur, qui s’était inclinée devant Rybakina en finale sur la pelouse londonienne l’année dernière, a évincé Magdalena Frech 6-3, 6-3.
La deuxième tête de série, Aryna Sabalenka, a aussi triomphé mardi, en deux manches de 6-3, 6-1 contre Panna Udvardy. Il s’agissait de son premier match à Wimbledon depuis qu’elle avait été exclue l’an dernier, en compagnie de plusieurs de ses compatriotes du Bélarus et des joueurs russes, en raison de l’invasion de l’Ukraine.
«Je n’avais pas réalisé à quel point cet endroit me manquait, a confié Sabalenka. Jusqu’à ce que je me retrouve sur le terrain.»
Cam Norrie, le Britannique le mieux classé, soit 12e tête de série, a gagné 6-3, 4-6, 6-1 et 6-4 devant Tomas Machac, de la République tchèque.
Le Britannique Daniel Evans, 27e tête de série, a toutefois perdu 6-2, 6-3, 6-7 (5) et 6-4 face à Quentin Halys, un Français classé 79e au monde.