Nicolas Daigle et Massimo Siciliano, les deux ex-joueurs des Tigres de Victoriaville condamnés à des peines de pénitencier fermes pour le viol d’une mineure de 17 ans, pourront recouvrer leur liberté.
La juge Geneviève Cotnam, de la Cour d’appel à Québec, a accordé la permission aux deux jeunes hommes d’en appeler des peines de 32 et 30 mois qui leur ont respectivement été imposées lundi dernier par le juge Thomas Jacques, de la Cour du Québec.
L’appel sera entendu sur le fond le 20 novembre. Les deux individus ont dû fournir une caution de 2000 $ chacun. Une série de conditions leur sont imposées, notamment de n’avoir aucun contact avec la victime ni de se trouver à proximité de son domicile, de son lieu de travail ou de l’endroit où elle étudie.
Les avocats des deux condamnés, aujourd’hui âgés de 21 ans, avaient demandé une peine de quelques mois pouvant être purgée dans la communauté, mais le juge Jacques avait opté pour une peine d’emprisonnement ferme de plus de deux ans, ce qui les destinait automatiquement à un pénitencier fédéral. Ils estiment cette peine trop sévère.
Le magistrat avait cependant invoqué le caractère collectif de l’agression et avait reproché aux accusés d’avoir abusé de la confiance de la victime. Il avait par ailleurs salué le courage de celle-ci pour avoir dénoncé le crime, estimant qu’elle envoyait ainsi «un message d’espoir» aux autres victimes de violences sexuelles.
Viol collectif
Nicolas Daigle et Massimo Siciliano étaient âgés de 18 ans au moment de l’agression. L’équipe avait séjourné durant un mois dans un hôtel de Lac-Beauport où travaillait la victime pour la durée des séries éliminatoires. Le soir du 5 juin 2021, l’équipe venait de remporter la coupe du Président de la Ligue de hockey junior Maritimes Québec (LHJMQ) et ses membres fêtaient la victoire.
L’adolescente, qui ne peut être identifiée en raison d’une ordonnance de la Cour, s’était liée d’amitié avec Nicolas Daigle durant le séjour de l’équipe. Après la victoire des Tigres, elle avait d’abord refusé de se joindre aux festivités de l’équipe et avait décliné une première invitation de Nicolas Daigle, mais celui-ci avait fini par la convaincre de le rejoindre dans sa chambre après son quart de travail.
Elle avait bien spécifié qu’elle voulait que Nicolas Daigle soit seul, mais à son arrivée, Massimo Siciliano s’y trouvait également. Durant son témoignage, elle a dit s’être sentie «piégée».
Les deux hommes l’avaient alors violée durant 40 minutes, agissant simultanément par moments. Les deux agresseurs n’avaient utilisé aucun moyen de protection. La jeune femme n’avait jamais consenti à avoir une relation sexuelle à trois.
Filmée à son insu
Nicolas Daigle avait filmé la jeune femme à son insu. Outre l’agression sexuelle, il a plaidé coupable aux accusations de production d’un enregistrement portant atteinte à la vie privée et d’avoir rendu accessibles des images intimes, d’où la peine de deux mois plus longue qui lui a été imposée.
Daigle et Siciliano avaient été suspendus par les autorités de la Ligue après le dépôt des accusations et n’ont pas rejoué au hockey depuis.