MONTRÉAL — Après son dernier gala de 2024, Eye of the Tiger Management a déjà les yeux tournés vers 2025, une année qui s’annonce faste pour le groupe de promotion montréalais, a indiqué son président, Camille Estephan.
«[L’année 2025] sera encore plus grosse que 2024», a-t-il laissé tomber après la victoire d’Osleys Iglesias (13-0, 12 K.-O.) en championnat du monde des super-moyens de l’International Boxing Organization (IBO), jeudi.
«On a de grands combats qui arrivent. Si ce n’est pas Canelo [Alvarez face à Christian Mbilli], ce sera quelque chose de très bien. Iglesias devrait être classé top-3 partout; Erik Bazinyan livrera aussi de gros combats. On a Steven Butler. On a une écurie avec beaucoup de profondeurs, on a beaucoup investi, maintenant, on va récolter.»
Estephan ne contrôle pas l’échéancier dans le cas de Mbilli (28-0, 23 K.-O.), premier aspirant au World Boxing Council (WBC) et à la World Boxing Association (WBA), deuxième à la World Boxing Organization (WBO), et no 3 à l’International Boxing Federation (IBF). Mais il assure avoir un plan B qui fera courir les foules, possiblement pour le Centre Vidéotron, au printemps prochain.
«C’est Canelo qui va décider contre qui il va se battre, après on va agir en conséquence, a noté Estephan. Si ce n’est pas nous, on a une date de réservée contre un très bon adversaire, potentiellement à Québec.»
Du côté de Bazinyan (32-1-1, 23 K.-O.), no 10 à l’IBF, au WBC et à la WBO, Estephan estime qu’il a confirmé sa place parmi l’élite de la division malgré sa défaite par K.-O. aux mains de Jaime Munguia, sa première en carrière.
«Erik Bazinyan qui a démontré contre Munguia qu’il mérite d’être dans ces combats. Il manquait un peu de confiance avant ce combat, mais il l’a acquise contre Munguia.»
Il faut maintenant ajouter Iglesias à ce duo à 168 livres. Le champion de l’IBO a défendu pour la troisième fois sa «ceinture B», aux dires de l’entraîneur-chef du groupe, Marc Ramsay. Mais il devrait progresser aux classements grâce à ce K.-O. contre Petro Ivanov et lui aussi frappe aux portes des grands combats.
«C’est un talent très spécial, l’a louangé Estephan. On savait qu’il était capable de cogner, qu’il était hargneux, discipliné et qu’il avait un bon entraîneur et un bon encadrement. On ne savait pas à quel point il était un bon boxeur et il l’a montré [jeudi]. C’est le meilleur boxeur qu’on a signé depuis Arthur Beterbiev et Mbilli. Son plafond est tellement élevé. On ne peut pas en être plus heureux.
«Il me rappelle davantage Adonis Stevenson [que Jean Pascal], a-t-il ajouté en réponse à un scribe qui lui a rappelé la riche histoire des super-moyens au Québec depuis 25 ans. Avec Stevenson, il ne se passait pas grand-chose et boum! il sortait la ‘grosse shot’, c’était de la dynamite.
«C’est un peu la même chose pour Iglesias. Il envoie des coups dans des angles tellement bizarres avec puissance. Ça ne s’apprend pas, ça ne s’achète pas. Tu l’as ou tu ne l’as pas, lui il l’a, comme la chanson», a-t-il ajouté, citant France Gall.
«On a une richesse avec Mbilli, Bazinyan, Iglesias, Wilkens Mathieu (12-0, 8 K.-O.), peut-être Steven Butler (35-5-1, 29 K.-O.). On a de très bons combattants à ce poids, sûrement une bonne partie des meilleurs au monde.»
Mathieu préfère 168 livres
On croyait que le chemin de Wilkens Mathieu était tracé à 175 livres, mais voilà que le principal intéressé a plutôt signifié sa préférence pour la catégorie en dessous.
«J’ai parlé à mon entraîneur et l’an prochain, ça suffit les ‘catch weight’; on va descendre à 168, a-t-il assuré après sa victoire par K.-O. contre Marcos Karalitzky. Mon prochain combat sera à 170, ensuite on va descendre à 168. Me battre à 172 livres, je fais ça relativement facilement, alors 175, ce n’est pas ma division. (…) Mon objectif est de faire une demi-finale ou une finale pour un titre l’an prochain.»
Son promoteur n’y voit pas d’inconvénient.
«J’aimerais aussi que Mathieu se batte à 168 livres. C’est un poids qui lui va bien, a noté Estephan. Maintenant, il a 19 ans et son développement physique n’est pas terminé, mais il serait très bien servi s’il peut rester à 168.»
Puis il y a Butler, qui a fait une incursion à 168 livres, un premier combat officiel pour lui chez les super-moyens.
«On veut le garder actif, on veut le mettre dans des combats significatifs, mais il faut être réaliste: il n’est pas près d’un championnat du monde, a rappelé Estephan. Il faut qu’il gère ses émotions d’une meilleure façon que ce qu’il a fait contre Patrice Volny. S’il fait ça, on est en voiture. Il reste des questions à se poser sur son poids. Il avait l’air confortable à 168 livres; est-ce que c’est mieux qu’à 160? Il faudra voir.»
Le prochain gala d’Eye of the Tiger management sera disputé le 6 février, au Cabaret du Casino de Montréal.