MONTRÉAL — Après sa défaite crève-cœur contre Lorenzo Musetti lors du match pour la médaille de bronze du simple masculin des Jeux olympiques de Paris samedi soir, le Montréalais Félix Auger-Aliassime reprendra le collier mercredi soir à Montréal… contre un autre Italien.
Classé 14e tête de série et 19e au monde, Auger-Aliassime fera face à Flavio Cobolli, détenteur du 48e rang mondial, à la suite du tirage en vue de l’Omnium Banque Nationale effectué samedi en fin d’après-midi au centre-ville de Montréal.
Bien que l’on peut s’attendre à ce que Auger-Aliassime se présente dans son patelin gonflé à bloc après sa quatrième place en simple aux Jeux de Paris et sa médaille de bronze en double mixte — et avec tout le Québec derrière lui — ce duel de premier tour sur le court central du stade IGA ne sera pas nécessairement simple.
D’abord, Auger-Aliassime (21-16) et Cobolli (21-19) affichent des dossiers presque identiques depuis le début de la saison sur le circuit de l’ATP. Aussi, le Montréalais de 23 ans a perdu son seul match en carrière contre Cobolli, en trois manches de 2-6, 6-3, 6-2 au premier tour du tournoi d’Acapulco, sur surface dure, le 27 février 2024.
C’est un match que semble attendre impatiemment la directrice de l’Omnium Banque Nationale, Valérie Tétreault.
«Je le sens tellement porté par l’adrénaline en ce moment» a-t-elle décrit en parlant du Montréalais, après le tirage.
«Il arrive, il est déjà là. Et c’est de voir comment il est capable de rester là pendant encore quelques jours.»
Auger-Aliassime participera aussi au volet en double, en compagnie du Lavallois Alexandre Galarneau, une initiative qui a un peu surpris Tétreault, mais qu’elle comprend.
«Ça va lui permettre, c’est ça son but je pense, de casser la glace avant de jouer son premier match le mercredi soir. De jouer un match aussi sur la surface, et ça va être important pour lui. c’est peut-être une stratégie, au final, qui a bien du sens.»
Quatre autres Canadiens seront du tableau principal en simple. Le match le plus intrigant de la ronde initiale sera sans doute celui entre le vétéran Milos Raonic et le Danois Holger Rune, 13e tête de série et 17e joueur mondial.
Le jeune Québécois Gabriel Diallo aura aussi un match compliqué lors de la ronde initiale alors qu’il livrera bataille au Russe Karen Khachanov, 16e tête de série.
L’Ontarien Denis Shapovalov disputera son premier match du tournoi contre un joueur issu des qualifications, mercredi après-midi.
Enfin, le vétéran Vasek Pospisil, qui a reçu un laissez-passer des organisateurs du tournoi au tableau principal, à l’instar de Raonic et de Diallo, affrontera l’Américain Sebastian Korda, 22e au monde.
Sinner va bien
Sept joueurs faisant partie du top-10 sont inscrits au tournoi, dont le numéro un mondial Jannik Sinner, qui semble remis d’une amygdalite qui l’a contraint à faire l’impasse sur les Jeux olympiques.
L’Italien de 22 ans est arrivé à Montréal il y a déjà plusieurs jours et a même assisté au tirage au sort, tout comme le Bulgare Grigor Dimitrov.
«Quand j’ai quitté la maison, je ne me sentais pas en parfaite forme, mais jour après jour, je me porte mieux. L’amygdalite a été difficile à avaler parce que j’ai dû prendre des antibiotiques pendant cinq jours, six jours, presque une semaine complète. Ce sont des choses qui arrivent et il faut les accepter. J’ai seulement hâte de montrer du bon tennis», a mentionné Sinner lors d’une brève mêlée de presse.
Le Serbe Novak Djokovic (numéro 2) et l’Espagnol Carlos Alcaraz (numéro 3), qui feront les frais de la finale du simple olympique dimanche, ont déclaré forfait au cours des derniers jours. Aussi, l’Australien Alex de Minaur (numéro 6) est blessé.
Malgré l’absence de ces grandes pointures, Tétreault est d’avis que le volet montréalais de l’Omnium Banque Nationale sera relevé, dans un contexte hors de l’ordinaire cette année.
«Dans les derniers mois, c’était le gros point d’interrogation, le gros défi. C’était une année dans laquelle, malgré le fait que nous sommes un tournoi Masters 1000, je ne tenais rien pour acquis. Il y avait le fait de suivre les Olympiques et je trouvais que le changement de surface ajoutait une autre difficulté pour les joueurs», a précisé Tétreault tout en reconnaissant qu’elle avait ressenti un peu de nervosité au cours des derniers jours.
«Si on regarde le tableau, il y a en masse de grandes vedettes, de grands joueurs. La preuve, c’est le nombre de membres du top-10. La preuve, ce sont les trois premières têtes de série qui ont déjà gagné le tournoi au Canada avec (Daniil) Medvedev (numéro 3), (Alexander) Zverev (numéro 2) et Sinner. Honnêtement, je pense, qu’au final, les gens ne viendront pas au tournoi de Montréal cette année en se disant ‘ce n’est pas la crème de la crème’. C’est la crème de la crème.»
Djokovic, qui est âgé de 37 ans, n’a pas joué à Montréal depuis 2015 et il est permis de se demander si les amateurs de tennis du Québec auront la chance de le revoir à l’oeuvre en personne, un jour.
Potentiellement, ce prochain rendez-vous pourrait avoir lieu en 2026, alors que le tournoi accueillera 96 joueurs au lieu de 56 et durera une douzaine de jours au lieu de sept. Reste à voir si Djokovic sera toujours actif, ce qui n’est pas impossible.
«Je ne pense pas que c’est contre le tournoi de Montréal. Je pense que c’est plus circonstanciel», a mentionné Tétreault en parlant de la longue absence de Djokovic au Stade IGA.
«C’est ici qu’il a gagné son premier Masters 1000 en 2007 alors qu’il avait encore la coupe de cheveux avec la brosse. Il a dansé avec nos chasseurs de balles en 2015, je pense. Il a eu de beaux succès, il a eu du plaisir, il est aimé par le public. Alors oui, j’ai espoir que s’il joue toujours dans deux ans, on puisse le revoir.»