PARIS — C’était une sensation indescriptible pour la Québécoise Aurélie Rivard.
L’athlète âgée de 28 ans originaire de St-Jean-sur-Richelieu a gagné le 400 m style libre féminin dans la catégorie S10 en quatre minutes et 29,20 secondes, jeudi, aux Jeux paralympiques de Paris.
Rivard est ainsi devenue la première Canadienne à gagner l’or dans la même épreuve lors de trois éditions consécutives des Jeux paralympiques depuis Stephanie Dixon au 100 m dos dans la catégorie S9 en 2000, 2004 et 2008.
«C’est invraisemblable en ce moment parce que c’est la chose la plus difficile que j’ai jamais faite — me préparer pour cette course, a déclaré Rivard. Surtout mentalement — depuis les Championnats du monde de 2022, alors que je n’avais pas été en mesure de compléter la course, mais aussi parce que j’ai connu un début de semaine difficile avec deux performances décevantes.
«J’ai dû retrouver ma confiance pour être dans les blocs de départ ce soir et livrer la marchandise. Ç’a été difficile, et j’en suis très fière. Je suis heureuse d’être parvenue à surmonter mes craintes», a-t-elle renchéri.
Il s’agit de la troisième médaille de Rivard aux Jeux de Paris, qui a d’ailleurs établi le record paralympique au 400 m style libre aux Jeux de Tokyo en 2021. Elle a aussi gagné l’argent au 100 m style libre et le bronze au 50 m style libre dans la capitale française.
Cependant, après sa contre-performance au 100 m style libre dimanche, Rivard a envisagé de quitter Paris. Elle a signé un temps de 1:00,82, soulignant au passage que c’était la première fois en une décennie qu’elle complétait cette épreuve en plus d’une minute.
Elle possède le record du monde dans cette épreuve en 58,14 secondes, un chrono réalisé aux Jeux paralympiques de Tokyo en 2021.
«J’ai envisagé de rentrer à la maison, après le 100 m style libre, a-t-elle reconnu. Puis, je me suis couchée, et j’ai ensuite eu une très bonne discussion avec mes entraîneurs et mon équipe. Je devais simplement me rappeler que j’étais la nageuse à battre dans cette épreuve. Je devais me concentrer sur moi-même.
«Oublie où tu es, oublie les autres filles, ce qui est difficile parce que tu es aux Jeux paralympiques. Mais c’est ce que j’ai fait», a-t-elle poursuivi.
L’Américaine Alexandra Truwit (4:31,39) et la Hongroise Bianka Pap (4:35,63) ont complété le podium, dans l’ordre.
Quelques minutes avant l’exploit de Rivard, Tess Routliffe a aussi atteint le podium pour le Canada en paranatation.
Routliffe a obtenu la médaille de bronze au 100 m brasse féminin dans la catégorie SB7, doublant ainsi sa récolte parisienne. La paranageuse de Caledon, en Ontario, avait mérité l’argent au 200 m quatre nages individuel féminin dans la catégorie SM7.
Routliffe, qui est âgée de 25 ans, a pu célébrer sa plus récente conquête d’une médaille avec sa soeur, Erin, qui est arrivée à temps à Paris après avoir pris part aux Internationaux de tennis des États-Unis.
«Je l’ai vue dans les gradins et je l’ai saluée. Toute ma famille est ici. C’est tellement merveilleux de la voir ici. Je suis contente qu’elle soit là», a dit Tess Routliffe, qui a aussi souligné que son autre soeur, Tara, a aussi assisté à chacune de ses courses à Paris.
«Elle (Tara) a toujours été là, donc je dois lui lever mon chapeau. Tout le monde parle d’Erin, mais elle a toujours été là, à mes côtés», a-t-elle ajouté en riant.
Erin Routliffe et sa partenaire de jeu Gabriela Dabrowski, d’Ottawa, étaient les championnes en titre du double féminin aux Internationaux des États-Unis. Elles ont cependant plié l’échine en devant la Russe Veronika Kudermetova et la Taïwanaise Hao-ching Chan en quarts de finale.