ISSOIRE, France — Pello Bilbao a remporté une première étape du Tour de France au sprint, gagnant du même coup du temps significatif au classement général, toujours dominé par le Danois Jonas Vingegaard.
Bilbao a levé les bras au ciel pour célébrer la fin de cette 10e étape de l’édition 2023 de la Grande Boucle, l’une des plus difficiles jusqu’ici. Il a conclu les 167,2 km entre Vulcania et Issoire tout juste devant Georg Zimmermann et Ben O’Connor, en trois heures, 52 minutes, 34 secondes (3:52:34), sous une chaleur accablante.
Le cycliste de l’équipe Bahrain-Victorious a immédiatement dédié sa victoire à son ex-coéquipier et ami Gino Mäder, qui est décédé le mois dernier à la suite d’une chute fatale survenue au Tour de Suisse.
«J’ai d’abord rattrapé O’Connor puis, sans hésiter, j’ai laissé Zimmermann lancer son sprint, avant de m’accrocher à sa roue et d’augmenter la cadence dans les derniers 200 m sans réfléchir, a évoqué Bilbao. J’ai ensuite franchi le fil d’arrivée avec toute l’énergie qu’il me restait, et je me suis souvenu de la raison derrière cette victoire.
«Elle est spéciale, pour Gino», a-t-il ajouté.
Bilbao avait annoncé avant le début du Tour de France qu’il imiterait Mäder, en versant un euro pour chaque adversaire qu’il battrait à chaque étape afin de replanter des arbres dans les secteurs victimes de la déforestation.
Il a devancé 168 coureurs mardi.
La plupart des prétendants au maillot jaune, dont Vingegaard, ont terminé quelque trois minutes derrière, ce qui a permis à Bilbao de passer de la 11e à la cinquième place du classement général, à 4:34 du Danois, mais à moins de deux minutes du podium.
Vingegaard a maintenu son avance de 17 secondes devant Tadej Pogacar. Jay Hindley est troisième, à 2:40.
Après sa victoire dimanche, le Canadien Michael Woods n’a pu faire mieux qu’une 99e place, dans un peloton à 13:02 du vainqueur. Hugo Houle a conclu 115e, à 20:18. Guillaume Boivin a pris le 149e rang, à 25:03 de Bilbao.
Woods a ainsi perdu cinq rangs au classement général, jusqu’à la 27e place.
Après une journée de repos lundi, la deuxième semaine d’activités à la Grande Boucle a commencé avec une étape très difficile comprenant cinq cols de catégorie et pratiquement aucune portion sur le plat. La chaleur s’est révélée encore plus accablante à cause de la radiation provenant du bitume.
Le ton a été donné dès le départ, et de nombreux cyclistes ont souffert. Une échappée à 14 s’est éventuellement détachée du peloton principal.
Krists Neilands semblait être l’un des plus puissants du groupe, et il a lancé une attaque lors de l’ascension du dernier col, franchissant la côte de la Chapelle-Marcousse avec une avance de 30 secondes. Il a cependant été pourchassé par Bilbao dans la descente, et rattrapé avec environ 3 km à parcourir.
«Tout le monde a poussé à la limite; Neilands a lancé toute une attaque, a convenu Bilbao. Il était sans doute le plus fort du groupe, mais il a perdu beaucoup d’énergie en combattant un vent de face très chaud.
«Dans le groupe à l’arrière, nous avons collaboré ensemble, et avec 3 km à franchir, je savais que j’avais les jambes les plus fraîches du groupe, dont je me suis élancé vers l’avant», a-t-il poursuivi.
Neilands a éventuellement terminé l’étape en quatrième position.
O’Connor fut le premier à lancer une attaque, puisqu’il n’est pas reconnu pour ses talents de sprinter. Bilbao a cependant riposté rapidement, et Zimmermann l’a suivi dans son sillage. Bilbao a ensuite donné le coup d’envoi au sprint final en se détachant de la roue de Zimmermann, en route vers la victoire.
La 11e étape prévue mercredi, qui fera 180 km, comprendra trois cols de catégorie et reliera Clermont-Ferrand à Moulins. Elle devrait se terminer par un sprint vers le fil d’arrivée.
Le Tour de France se terminera à Paris le 23 juillet.
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Avec La Presse Canadienne