MONTRÉAL — Caleb Evans et l’attaque des Alouettes de Montréal ont fait oublier l’absence de Cody Fajardo. Quatre touchés à l’attaque, dont les deux premiers d’Evans dans l’uniforme montréalais, ont vite fait reléguer aux oubliettes les inquiétudes du début de match dans un gain de 41-12 aux dépens des Roughriders de la Saskatchewan.
Austin Mack a également marqué un touché sur un superbe jeu de passe et course de 56 verges, tandis que Jeshrun Antwi a marqué son premier de la saison sur une course de 19 verges. David Côté a complété la marque pour l’attaque avec des placements de 33 et 37 verges.
La défense a aussi participé à la fête. Au quatrième quart, Avery Ellis a rejoint Jake Dolegala (11 en 20, 107 verges, une interception) derrière sa ligne de mêlée, lui faisant perdre le ballon. Tyrice Beverette l’a récupéré et l’a ramené sur 25 verges pour le majeur.
Profitant de l’indiscipline des Alouettes (5-3) en fin de rencontre, les Riders (4-5) ont inscrit un touché sur une faufilade de Dolegala. Sinon, seuls les placements de 32 et 44 verges de Brett Lauther avaient permis aux Riders de s’inscrire à la marque jusque-là.
Choix de dernière minute
L’entraîneur-chef Jason Maas avait jusqu’à 30 minutes avant le botté d’envoi pour prendre sa décision et il a pris chaque seconde à sa disposition. Mais il n’a pas été convaincu par ce qu’il a vu de Fajardo durant l’échauffement.
«Je voulais voir de quoi il aurait l’air (vendredi) soir. J’ai regardé l’échauffement et je trouvais que c’était très bon, mais pas au niveau que je souhaitais. J’ai alors pris ma décision. Je trouvais que ça n’en valait pas le coup», a expliqué Maas.
«Je sais que c’était un gros match, possiblement très spécial émotivement pour Cody, mais au final, un match est un match et je crois que le mieux pour notre groupe était d’y aller avec Caleb et de permettre à Cody de se reposer.»
Evans, qui avait connu une saison difficile l’an dernier à Ottawa et un camp d’entraînement peu reluisant, n’a pas été extraordinaire, mais il en a fait suffisamment pour aller chercher cette victoire. Il a surtout obtenu l’aide précieuse du demi Walter Fletcher, inséré dans la formation partante une deuxième fois seulement en raison de la blessure à la hanche de William Stanback.
Fletcher a connu une excellente première demie. Sur la deuxième possession des Alouettes (5-3) au deuxième quart, il a transformé une courte passe voilée en un jeu de 68 verges, menant l’attaque des favoris locaux à la porte des buts. Trois jeux plus tard, Evans franchissait la petite verge restante pour son deuxième majeur du match et porter la marque à 14-3.
Ce jeu de 68 verges est le deuxième plus long jeu de passe de la saison des Alouettes, après celui de 69 verges de Keion Julien-Grant. Fletcher n’avait pas terminé d’épater la galerie: il a conclu la première moitié de la rencontre en ajoutant 53 verges au sol pour 121 au total. Moins utilisé en deuxième moitié, il a terminé la rencontre avec 73 verges en 15 courses pour un total de 141 verges combinées.
«Nous tentons depuis le début de la saison de l’insérer dans notre formation comme deuxième demi, mais c’est un peu compliqué avec notre ratio, a dit Maas pour expliquer pourquoi on ne voyait pas plus souvent le dynamique porteur de ballon en uniforme. Tout le monde au sein de ce vestiaire déborde de confiance à son endroit. Je ne sais pas s’il ressentait qu’il avait besoin d’envoyer un message, mais nous savons tous à quoi nous attendre quand il foule le terrain.»
«Tout le monde fait du gros boulot afin que je demeure engagé, a humblement indiqué Fletcher, ne souhaitant clairement pas causer de vagues. Je demeure prêt en tout temps. Je suis habitué à cette utilisation. Je suis simplement heureux que l’équipe ait gagné. (…) Ce que coach Maas voudra que je fasse, je le ferai.»
De son côté, Evans n’a pas mis de temps à chauffer l’attaque. À sa première tentative de passe, il a rejoint Tyler Snead sur 15 verges en plus de réussir une course de 27 verges. Fletcher a grugé 15 verges en cinq courses, avant qu’Evans ne franchisse les deux dernières sur un petit jeu de course à droite de la ligne.
Après un peu plus de quatre minutes de jeu, les Alouettes menaient déjà 7-0. Ils sont rentrés au vestiaire avec une avance de 17-3.
Le festival s’est poursuivi au retour. Evans a habilement rejoint Mack derrière son couvreur en plein centre du terrain sur le deuxième jeu des Alouettes au troisième quart. Le receveur des Oiseaux a explosé comme il sait si bien la faire pour aller chercher les 34 verges manquantes. Deux possessions plus tard, Antwi a assommé les visiteurs avec sa puissante course de 19 verges.
Evans termine ainsi avec huit passes complétées en 13 tentatives pour 149 verges, un touché et une interception.
Défense étanche
Si l’attaque a été à la hauteur, la défense a aussi connu une bien bonne soirée au bureau.
Kabien Ento a poursuivi son excellent travail, interceptant une passe en fin de première demie. Ramenée sur 13 verges, cette interception a placé les Alouettes dans une position avantageuse à la ligne de 26 des visiteurs. Mais sur le tout prochain jeu, Evans a vu sa passe à l’endroit de Snead dans la zone des buts être interceptée par Amari Henderson et tout était à recommencer. Un rare moment de réjouissance pour la défense de la Saskatchewan.
Reggie Stubblefield a rabattu quatre passes, tandis que Shawn Lemon a réussi un troisième sac à ses deux derniers matchs. Ellis a ajouté le sien qui a mené au touché de Beverette.
«Ce dont je suis le plus fier, c’est que les équipes adverses n’ont toujours pas complété une passe quand elles visent le receveur auquel je suis assigné», a dit Stubblefield.
Reste maintenant à savoir si Fajardo et Stanback seront en mesure de reprendre leur poste pour la rencontre de samedi prochain, à Ottawa. Mais les substituts des Alouettes ont démontré qu’ils pouvaient prendre le relais à court terme.
Un autre nom pourrait toutefois être ajouté à la longue liste de blessés des Oiseaux, qui ont perdu les services du bloqueur Nick Callendar en deuxième demie. Du côté des Riders, le quart Mason Fine (5 en 9, 20 verges) s’est blessé sur une course au deuxième quart et n’est pas revenu dans la rencontre.