MONTRÉAL — Le Québécois Alix Plomteux n’a pas eu de larmes à cacher sous la pluie, même s’il a raté sa qualification olympique en terminant en deuxième place au C-1 1000 mètres lors des essais canadiens de canoë-kayak de sprint, vendredi au bassin de l’île Notre-Dame.
C’est plutôt le vainqueur Connor Fitzpatrick qui a fondu en larmes en retrouvant ses proches en bordure du bassin pendant qu’il tombait encore quelques gouttes de pluie.
«C’est une sensation exceptionnelle, surtout après ce que j’ai vécu cette année», a raconté Fitzpatrick, qui a passé plus de six heures sous le bistouri en février en raison d’un problème avec son système de conduction cardiaque.
«J’ai perdu beaucoup de temps et d’heures sur l’eau, a-t-il ajouté. C’est bon d’avoir réussi une si bonne course.»
Le Néo-Écossais âgé de 25 ans avait droit à deux chances ce week-end pour se qualifier au C-1 1000m. S’il avait été battu vendredi, il aurait disputé une deuxième course contre le gagnant de la première avec à l’enjeu un billet pour Paris.
Vendredi, il s’est mis à pleuvoir environ 20 minutes avant le début prévu de la course, qui a finalement été retardé de plus de 10 minutes puisqu’il manquait un arbitre pour effectuer le départ.
«C’était comme au golf quand vous êtes au premier tertre de départ et que vous attendez que le groupe avant vous progresse, a imagé Fitzpatrick. Je ne pense pas que ça m’a aidé.
«Mon visage disait peut-être à tout le monde que je n’étais pas stressé, mais à l’intérieur, j’étais très stressé, a-t-il ajouté. Le moment était si important. Mais je pense que j’ai bien géré ça.»
Plomteux s’est accroché à Fitzpatrick pendant les 900 premiers mètres. Son rival s’est finalement détaché et a rallié l’arrivée en 4 minutes 0,592 seconde. Plomteux a suivi 1,995 seconde plus tard.
«Ç’a été dur dans les 100 derniers mètres, a reconnu Plomteux. J’ai commencé à manquer des coups ici et là. Ce sont des petits détails dans les 20 dernières secondes qui peuvent changer le résultat.»
Plomteux était conscient que le défi de battre Fitzpatrick lors des essais était relevé, et de le faire deux fois pour lui ravir la place pour les Olympiques dans cette épreuve aurait pratiquement relevé du miracle. Cela ne rendait toutefois pas le résultat moins décevant puisqu’il s’agissait de sa dernière chance de se qualifier pour les Jeux de Paris.
Le céiste âgé de 23 ans a néanmoins admis que la déception était moins vive qu’en avril, quand Craig Spence et lui ont raté leur qualification au C-2 500m.
«Le C-2, ça faisait des années que nous travaillions là-dessus et j’avais probablement de meilleures chances de bien faire sur la scène internationale, a souligné Plomteux. Nous avions mis beaucoup de temps sur ce projet-là, donc c’était plus décevant, autant personnellement, mais aussi pour mon coéquipier. J’avais le sentiment d’avoir laissé tomber l’équipe.»
Plomteux avait ensuite pris la décision de quitter le centre d’entraînement de Halifax et de rentrer à Lac-Beauport pour se préparer pour les essais canadiens. Il ne regrette pas sa décision et prévoit vite commencer la planification du prochain cycle olympique après quelques semaines de repos.
Pour sa part, Fitzpatrick en sera à sa deuxième participation aux Jeux olympiques. Il a terminé en 14e position au C-1 1000m et en sixième position au C-2 1000m, avec Roland Varga, aux Jeux de Tokyo en 2021.
Lavigne et Poulin à une victoire de Paris
La plupart des places pour les Jeux de Paris étaient déjà acquises avant le début des essais canadiens de canoë-kayak.
Chez les dames, Sophia Jensen, qui s’entraîne à Chelsea, au Québec, Katie Vincent, de Mississauga, Michelle Russell, de Dartmouth, en Nouvelle-Écosse, et Sloan MacKenzie, de Windsor Junction, en Nouvelle-Écosse, ont déjà leur billet pour Paris.
Outre la place gagnée par Fitzpatrick vendredi, une seule autre était véritablement à l’enjeu durant le week-end, celle au K-4 500m.
Laurent Lavigne, de Trois-Rivières, Pierre-Luc Poulin, de Lac-Beauport, Nick Matveev, de North York, et Simon McTavish, d’Oakville, ont franchi un premier pas vers leur qualification, vendredi. Le quatuor a gagné avec aisance la première course du week-end dans cette épreuve, battant Alexander Hoferek, d’Ottawa, Vincent Jourdenais, de Saint-Basile-le-Grand, Brian Malfesi, de Maple Ridge, en Colombie-Britannique, et Jacob Steele, de Halifax.
Lavigne, Poulin, Matveev et McTavish devront à nouveau s’imposer samedi matin, sans quoi une course ultime sera présentée dimanche matin.
Poulin, Matveev, McTavish et le vétéran Mark De Jonge avaient pris le 10e rang au K-4 500m lors des Jeux de Tokyo, en 2021.