MONTRÉAL — Kim Clavel n’avait peut-être pas une championne du monde devant elle, jeudi, au Cabaret du Casino de Montréal, mais elle a offert une performance sans faille pour défaire la Mexicaine Mayela Perez.
Clavel (20-2, 3 K.-O.) n’a pas perdu un round face à Perez (20-28-4, 10 K.-O.). La mi-mouche a obtenu la faveur des trois juges 100-90.
«Ça fait du bien de temps en temps une petite journée plus facile au bureau», a admis Clavel.
L’ex-championne du monde a démontré qu’elle était de loin la meilleure boxeuse dans ce ring. Celle qui pointe au premier échelon de l’International Boxing Federation (IBF) et qui est no 2 au World Boxing Council (WBC) et à la World Boxing Organization (WBO) a servi une leçon de boxe à son adversaire.
«Je suis contente, j’ai pu faire tout ce qu’on a pratiqué au gymnase. Parfois, ce qu’on fait en gymnase, ce n’est pas la même chose en état de stress pendant un combat. C’est ce dont je suis le plus fière aujourd’hui.»
Dès les premiers rounds, les combinaisons de Clavel ont touché la cible à répétition. La gauche de la Québécoise a semblé troubler la Mexicaine du début à la fin du combat, tout comme son jab.
À compter du cinquième, Clavel a aussi placé plusieurs uppercuts. En fait, il serait moins long de faire la liste des coups qui n’ont pas touché la cible.
«C’est rare que j’aie sorti des uppercuts en combat; je commence à être plus à l’aise en gymnase. (…) Ça montre que, même après 17 ans de boxe, si on veut, on peut apprendre de nouvelles choses.»
Au sixième, Perez a tenté d’ouvrir la machine, lançant plusieurs combinaisons. Elles ont toutefois toutes été absorbées par la garde de Clavel.
La protégée de Danielle Bouchard a immédiatement repris le contrôle des hostilités. Elle a puissamment touché Perez à la tête et au corps. Le promoteur Yvon Michel avait indiqué la veille que Perez savait boxer. C’est vrai, mais on l’a surtout vue encaisser.
Une chose est certaine, afin de prouver sa place chez les 105 et 108 livres, Clavel devait dominer son adversaire. Sur ce point, c’est une réussite. Elle a démontré une énergie et une hargne qu’on n’avait pas vues depuis longtemps.
«Je dirais que je suis revenue à 100 % de mon année 2023. Kim est de retour!, a-t-elle dit. Je me sentais comme lors de ma victoire contre [Yesenia] Gomez [en juillet 2022]. Je voyais tout, je bougeais bien la tête, j’avais une bonne défensive. Bien sûr, ce n’était pas Gomez en face de moi, mais c’était pratique pour pouvoir aller porter mes coups, appliquer ma défense, sortir tous mes outils.
«J’ai retrouvé mon feu sacré, le plaisir. Je n’ai pas eu des adversaires faciles dans ma carrière. Aujourd’hui, c’était une vétérane, qui avait une bonne défensive, qui bougeait bien la tête. Bien sûr, j’étais meilleure qu’elle dans tous les domaines. Mais c’est une fille ‘tough’, on a pu le voir. C’était parfait pour aller pratiquer tout ce qu’on voulait pratiquer pour retourner face à Vale, une Bermudez ou une Plata.»
Mission accomplie pour Houle
De retour chez les super-légères — du moins pour ce combat — Marie-Pier Houle (11-1-2, 3 K.-O.) a dû trimer dur face à la Française Anyssa Benyoub (7-5), qu’elle a battue aux termes de 10 rounds chaudement disputés.
Houle a obtenu la faveur des trois juges 99-91 et deux fois 98-92 pour signer une victoire par décision unanime.
Fidèle à son habitude, Houle, no 6 à l’IBF chez les 140 livres, a amorcé le combat en force, touchant Benyoub de plusieurs combinaisons en puissance.
Vers la mi-combat, particulièrement au cinquième, ce qui a pu paraître comme une baisse de régime était plutôt volontaire, le coin d’Houle lui demandant de ralentir le rythme d’un cran.
Houle a par la suite repris peu à peu l’ascendant, offrant son meilleur round de la soirée au septième. Elle a alors été incisive, hargneuse et ses coups en puissance ont touché la cible plus souvent qu’autrement.
Benyoub a tenté de revenir dans ce combat dans les derniers rounds. Elle a touché la cible solidement en quelques occasions, coupant notamment Houle à l’arcade sourcilière gauche, mais le jeu de pieds d’Houle lui a permis de se tirer d’affaire quand son adversaire avait plus de mordant.
Houle, qui pointe aussi au deuxième échelon de la WBO, au troisième de la World Boxing Association (WBA), ainsi qu’au 14e du WBC à 147 livres, attend maintenant un coup de fil pour un combat de championnat du monde, possiblement à ce poids. Son promoteur Yvon Michel et elle ont été cryptiques lors de la pesée, mais des nouvelles devraient émaner du clan Houle dans les prochaines semaines.
Perrine et Stuve animent la soirée
En lever de rideau, le mi-lourd de l’île Maurice établi à Yamachiche Facson Perrine (1-0, 1 K.-O.) a réussi ses débuts professionnels contre l’Albertain Drew Stuve (1-1, 1 K.-O.). Les deux hommes ont livré la performance de la soirée et ont échangé coups pour coups, la défense des deux pugilistes étant à parfaire, pour rester poli.
Mais c’est Perrine qui a placé les meilleurs coups, et ce à compter du deuxième. Il a finalement envoyé son adversaire au tapis au quatrième round après un crochet de droite puissant. L’arbitre Érick Philippeaux a signalé la fin des hostilités à 2:16 exactement.
Le poids moyen Loïck Lahaie (1-0), en essai pour trois combats avec GYM, a réussi son premier test. Dans un combat plutôt serré, Lahaie a remporté son premier combat professionnel par décision unanime face à Ruslan Barma (0-1). Les trois juges ont remis des cartes de 40-36 en faveur du boxeur de 22 ans de Sherbrooke.
Finalement, l’Ukrainien établi à Montréal Kirill Bazhenov (1-0, 1 K.-O.) a stoppé Alex Gagnon (0-2-1) en fin de deuxième round. Fait rarissime, après avoir essuyé une combinaison, Gagnon a vomi dans le ring, entraînant l’arrêt immédiat de l’arbitre Philippeaux.