Novak Djokovic a obtenu son laissez-passer pour les demi-finales du tournoi de Wimbledon sans même effectuer un seul coup, mercredi, après que son adversaire en quarts de finale, Alex de Minaur, se soit retiré en raison d’une blessure à une hanche.
De Minaur, la neuvième tête de série au All England Club, a annoncé sa décision quelques heures avant son match contre Djokovic, qui devait avoir lieu sur le court central.
Djokovic affrontera donc Lorenzo Musetti vendredi, avec une place en finale à l’enjeu. L’Italien, 25e tête de série du tournoi, a accédé au carré d’as du tournoi de Wimbledon pour la première fois de sa carrière, après être venu à bout de l’Américain Taylor Fritz 3-6, 7-6 (5), 6-2, 3-6 et 6-1, au bout d’un marathon de trois heures et 27 minutes sur le court no 1.
Musetti, un tennisman âgé de 22 ans, n’avait jamais franchi le troisième tour au All England Club — ni le quatrième tour dans les trois autres tournois du Grand Chelem — avant mercredi.
«Il connaît probablement la surface et la stade mieux que moi, a dit Musetti en ricanant, après avoir réalisé qu’il disputera un premier match sur le court central, vendredi. Il est une légende partout où il passe, mais c’est particulièrement vrai ici à Wimbledon.»
La victoire de Musetti contre Fritz, la 13e tête de série, était la 37e à être acquise en cinq manches à Wimbledon cette année, un record dans un tournoi majeur.
Djokovic, la deuxième tête de série, a gagné sept de ses 24 titres du Grand Chelem en carrière sur la pelouse de Wimbledon. Il participera aux demi-finales au All England Club pour la 13e fois de son illustre carrière — égalant du même coup Roger Federer à ce chapitre — et la 49e fois au total en tournois du Grand Chelem, améliorant ainsi une marque qui lui appartient déjà.
La gravité de la blessure de de Minaur a été confirmée après des examens médicaux effectués mardi, a indiqué l’Australien, mais il voulait aller au bout du processus et savoir s’il serait en mesure de jouer ou non. Il est toutefois devenu évident, lors d’une séance d’échauffement mercredi matin, qu’il ne serait pas en mesure d’affronter le Serbe.
Il a précisé qu’il avait de la difficulté à marcher. Ç’aurait été le premier match des quarts de finale de de Minaur à Wimbledon. Il avait atteint ce stade de la compétition aux Internationaux de France le mois dernier, également.
«Ça ne fait aucun doute; à ce stade-ci de ma carrière, ç’aurait été le plus grand match. Je voulais donc tout tenter avant de déclarer forfait, a-t-il expliqué. Je connaissais les résultats des tests effectués hier (mardi), mais je voulais tout de même laisser la nuit passer et espérer qu’une espèce de miracle me permette de marcher normalement, sans douleur, au réveil ce matin.»
Il a mentionné que les médecins lui avaient dit qu’il pouvait potentiellement aggraver sa blessure à une hanche en disputant un autre match.
«Le problème, si j’avais décidé de jouer, c’est qu’une glissade, ou le moindre mouvement inhabituel, aurait pu transformer ma période de récupération de trois à six semaines en convalescence de quatre mois, a-t-il poursuivi. Les risques étaient trop grands.»
Sous un soleil de plomb sur le court no 1, Fritz, un Américain qui est l’un des plus puissants cogneurs du circuit, présente maintenant un dossier de 0-4 en quarts de finale en Grand Chelem. Pour sa part, Musetti a généré 13 balles de bris, et il en a converti six.
Le bris crucial s’est produit à la suite d’un coup droit gagnant de Musetti qui lui a permis de prendre les commandes 2-0 en cinquième manche. L’Italien a enchaîné avec un autre bris quelques minutes plus tard pour creuser l’écart à 4-0.
Musetti a admis qu’il a dû chasser la nervosité en début de rencontre. Un bris de service obtenu tôt en deuxième manche lui a permis de trouver son rythme de croisière.
«Ç’a changé mon état d’esprit. Ç’a changé mon attitude, a dit Musetti. C’est probablement ce qui a fait la différence.»
Les deux joueurs ont offert du jeu plutôt conventionnel. Ils se sont contentés d’échanger de puissants coups droits de la ligne de fond jusqu’à ce que l’un d’entre eux craque. Musetti est cependant parvenu à tirer son épingle du jeu en effectuant quelques beaux amortis, enchaînant parfois avec des ‘passings’ ou des lobs.