Après avoir édité un record de la Ligue nationale de hockey avec une récolte de 65 victoires et dominé leurs rivaux depuis le mois d’octobre, les Bruins de Boston semblent être les grands favoris pour représenter l’Association Est en grande finale et gagner la coupe Stanley.
La réalité? «Tout le monde est à 0-0», a fait remarquer le vétéran attaquant Charlie Coyle, des Bruins.
Pour les Bruins, l’ascension pour essayer de remporter une première coupe Stanley en plus de 10 ans commencera contre les Panthers de la Floride.
Les blessures pourraient rendre les Bruins vulnérables en deuxième ronde contre les Maple Leafs de Toronto ou le Lightning de Tampa Bay, puis lors de la finale d’association face aux Hurricanes de la Caroline, aux Devils du New Jersey, aux Rangers de New York ou aux Islanders de New York.
Mais le talent en place chez les Bruins, leur régularité et leur profondeur donnent l’impression qu’ils pourront surmonter toutes les embûches.
«Le niveau de confiance est élevé, a affirmé l’entraîneur-chef Jim Montgomery. Nous croyons que ce sera difficile, et nous ne parlons pas de gagner la coupe Stanley en ce moment. Nous parlons du match numéro 1; c’est là où sera notre concentration.»
Aucune équipe dans l’ère du plafond salarial de la LNH, qui a commencé en 2005, n’a connu autant de succès en saison régulière que les Bruins. Ils n’ont subi que 12 défaites en saison — une seule lors de leurs 11 dernières sorties — et leurs 135 points au classement leur ont permis d’effacer le record du Canadien de Montréal de 1976-77, bien que les règles à cette époque ont empêché la formation montréalaise d’en récolter davantage.
Peu importe, la suprématie des Bruins leur a permis de remporter le Trophée des Présidents et de mériter l’avantage de la glace pendant la durée des éliminatoires — la période de l’année où le hockey est vraiment important — à commencer avec le premier match contre les Panthers lundi soir.
Qui pourrait s’interposer?
Les premiers à se présenter sont les Panthers, l’une des deux équipes à avoir vaincu les Bruins deux fois pendant la saison.
Les Panthers, qui avaient terminé au sommet du classement de la ligue l’an dernier avant de subir l’élimination lors de la deuxième ronde, se sont relevés d’un lent départ et ont mérité leur billet pour les éliminatoires pendant la dernière semaine du calendrier.
L’entraîneur-chef Paul Maurice — à sa première saison avec les Panthers — vivra les séries éliminatoires pour la 10e fois dans une carrière de près de trois décennies dans la LNH.
Pour Maurice, le fait d’affronter les Bruins représente un «défi monumental» mais c’est exactement ce que lui et son équipe veulent.
«En quelque sorte, nous affrontons — disons-le pour ce que c’est — la meilleure équipe en saison régulière dans l’histoire (de la ligue), ici», a noté Matthew Tkachuk, qui a été le meneur chez les Panthers avec 109 points.
«Nous avons une opportunité de réaliser quelque chose de très, très spécial. Mais ça demandera beaucoup de préparation, beaucoup d’exécution.»
Le Lightning et les Maple Leafs s’affronteront au premier tour pour une deuxième année d’affilée. L’an dernier, le Lightning est venu de l’arrière pour gagner la série en sept matchs, en route vers une troisième présence consécutive à la finale, qu’ils ont perdue face à l’Avalanche du Colorado.
Toutefois, ce pourrait être l’année où les Maple Leafs franchiront la première ronde pour la première fois depuis 2004.
«J’aime comment ils ont apporté des ajustements pour devenir un peu plus coriaces», a noté Paul Bissonnette, un ancien attaquant maintenant analyste au réseau américain TNT.
«Je pense qu’ils vont gagner cette première ronde, et ça va simplement accroître leur confiance pour le reste des séries.»
Une section serrée
Si les Bruins ont dominé la section Atlantique, la lutte a été beaucoup plus serrée dans la section Métropolitaine. Les Hurricanes en sont sortis champions pour une troisième année consécutive et amorceront les séries éliminatoires contre les Islanders.
«Nous sommes pleinement conscients que nos meilleurs joueurs doivent être les meilleurs», a rappelé le directeur général des Hurricanes, Don Waddell.
«Si nous sommes destinés à connaître du succès, nos meilleurs joueurs doivent être bons. Mais nous aurons aussi besoin de buts de nos quatre trios.»
Les Rangers peuvent obtenir pareille production, et ils en auront besoin en première ronde contre les Devils.
L’ajout de talents offensifs comme Patrick Kane et Vladimir Tarasenko à la date limite des transactions a été d’une importance cruciale. Toutefois, leurs cartes cachées pourraient bien être Alexis Lafrenière, Filip Chytil et Kaapo Kakko, qui pourraient mettre la main à la pâte à l’attaque pendant que les clubs adverses se concentreront à freiner les deux meilleurs trios des Rangers.
«Chaque trio est une composante importante de notre équipe, et ils le sont aussi», a affirmé Mika Zibanejad, qui pivote le premier trio des Rangers.
«C’est plaisant de les voir jouer et, bien sûr, c’est très important.»
C’est aussi le cas de l’expérience, ce que les Rangers ont eu avec une participation à la finale de l’Association Est l’année dernière. Ce n’est pas le cas des Devils.
Toutefois, les Devils, qui sont de retour dans les séries pour la première fois depuis 2018, représentent possiblement l’équipe la plus rapide dans la LNH.
Le hockey tel qu’il se joue pendant les éliminatoires pourrait servir de test, mais les joueurs rivaux ne peuvent pas frapper ce qu’ils ne peuvent pas rejoindre.
«Des joueurs qui, normalement, ne donnent pas de mise en échec commencent à frapper», a fait remarquer l’entraîneur-chef des Devils Lindy Ruff.
«Vous commencer à parler de jeu robuste et de batailles pour la rondelle que vous devez gagner. Nous avons eu beaucoup de défis à relever tout au long de l’année et nous avons répondu à la question par un oui. Notre prochaine question est de prouver que nous pouvons aller jusqu’aux séries éliminatoires et être une équipe performante.»
___
Le journaliste sportif de l’Associated Press Tim Reynolds a contribué à ce reportage.