La défaite de Steven Butler a laissé un goût amer aux dirigeants d’EOTTM

Frédéric Daigle, La Presse Canadienne
La défaite de Steven Butler a laissé un goût amer aux dirigeants d’EOTTM

MONTRÉAL — Si on disait qu’Eye of the Tiger Management avait encaissé deux jabs avant même la tenue du gala en raison de l’annulation des deux combats féminins de sa carte plus tôt cette semaine, c’est un K.-O. que le groupe de promotion s’est fait passer en finale, quand l’arbitre Alain Villeneuve a stoppé Steven Butler devant Patrice Volny.

«On aurait voulu une victoire. Je suis très déçu, mais c’est la boxe: tu en gagnes et tu en perds. Patrice l’a mérité», a indiqué le président d’EOTTM, Camille Estephan.

«Pour l’arrêt [de l’arbitre], c’était un combat serré. Je voyais ça 5-3 pour Volny. Il restait deux rounds. On espérait une bonne droite de Steven un moment donné.»

Cette droite ne sera jamais venue.

Cette défaite plonge Butler et son promoteur dans l’incertitude quant à la suite des choses.

«On va s’asseoir avec lui, son coach et Marc et décider ce qu’on va faire. Après une défaite, ce n’est même pas un bon moment pour en parler», a dit Estephan.

«Je suis à court de mots pour vous dire est-ce qu’un jour on va être champion du monde? Je ne sais pas. La réalité est que ça va être très difficile de remonter en championnat du monde après une défaite comme celle-là, a-t-il ajouté plus tard. Il a seulement 28 ans. Ça va dépendre de ses états d’âme. On va décider après ce qui va se passer.»

Butler, qui ne cesse de dire qu’il n’a plus le droit à la défaite depuis son combat contre Zhanibek Alimkhanuly, n’était pas trop abattu.

«Je me suis battu un peu moi-même. J’ai voulu être orgueilleux dans tout ça et me bagarrer avec lui. J’aurais pu bouger un peu plus, utiliser plus mes jambes, jabber, bouger ma tête et boxer un peu plus au lieu de vouloir le pousser ou le reculer. C’est certain que je dis que je n’ai plus le droit à la défaite, mais je ne sens pas ça comme une vraie défaite.

«Je sens encore que j’ai de la bonne boxe en moi. C’est pourquoi la décision de l’arbitre est si décevante.»

S’il y a une chose que Butler a prouvé jusqu’ici, c’est qu’il sait se relever après un revers. Après 40 combats, reste à confirmer qu’il a encore envie de faire tous les sacrifices nécessaires pour un parcours qui s’annonce ardu.

Volny et la reconnaissance

Volny, dont le promoteur, Lee Baxter, est à Toronto et l’entraîneur, Éric Bélanger, est à Las Vegas, espère obtenir un peu plus de reconnaissance à la suite de cette éclatante victoire.

«Je suis un boxeur qu’on connaît très peu à Montréal, malgré que je vienne d’ici et que j’aie commencé ma carrière ici, a-t-il noté. Je n’ai pas eu beaucoup de visibilité ou d’intérêt porté envers ma carrière. Peut-être qu’aujourd’hui, ça va donner aux gens un certain intérêt pour ma carrière, ma boxe et peut-être m’ouvrir d’autres portes. Ici j’espère.»

Au Québec ou ailleurs, Volny espère surtout que cette victoire viendra effacer le retard que sa carrière a pris en raison de la pandémie de COVID-19. L’inactivité forcée des sports de combat au Québec pendant la pandémie lui a fait perdre les ceintures NABA et NABO, en plus de son classement dans le top-10 mondial.

«Ce n’est pas parce que je suis inactif dans le ring que je suis inactif dans le sport. Je m’entraîne en tout temps. Nous avons déjà été dans le top-10, c’est seulement en raison de l’inactivité due à la COVID que nous sommes sortis de là», a-t-il tenu à rappeler.

Il sera intéressant quelle sera la prochaine étape pour lui.

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