Alors que de nombreux amateurs de soccer au Canada se réjouissent de la qualification du pays pour la Coupe du monde, d’autres sont moins certains de savoir quelle équipe ils encourageront lorsque le tournoi commencera.
L’équipe canadienne de soccer masculin a décroché une place pour la Coupe du monde 2022, au Qatar, dimanche avec une victoire de 4-0 contre la Jamaïque. Il s’agissait d’un moment historique, puisque ce n’est que la deuxième fois que l’unifolié atteint le Mondial, l’autre remontant à 1986.
Mais la composition multiculturelle du Canada fait en sorte que plusieurs amateurs devront choisir qui encourager durant le plus grand tournoi international de soccer au monde.
En effet, puisque cela fait 36 ans que le Canada n’a pas participé à la Coupe du monde, de nombreux fans se sont tournés vers leurs origines ancestrales comme équipe favorite. Chaque fois que l’événement s’amorce, tous les quatre ans, il n’est pas rare de voir des drapeaux de l’Angleterre, de l’Italie, de l’Allemagne, du Brésil et d’autres nations flotter partout au pays.
La présence du Canada au tournoi de cette année pourrait cependant changer les choses.
«Le premier événement majeur qui m’a marqué sur la scène internationale est la Coupe du Monde de 1990, quand l’Angleterre a atteint les demi-finales», a mentionné Duane Rollins, un YouTuber de Toronto qui a des origines britanniques.
«Maintenant, je suis un fan de l’Angleterre, mais je soutiens quand même le Canada. »
James Covey, de Halifax, est dans une situation similaire, puisque sa famille possède des origines italiennes. Il a d’ailleurs aidé à mettre sur pied le groupe de supporters du HFX Wanderers FC, de la Première Ligue canadienne.
Il est toutefois l’un de ceux qui changeront leur fusil d’épaule pour le prochain rendez-vous de la crème du soccer.
«Pour moi, c’est vraiment facile. Si c’est un choix entre l’Italie et le Canada, je soutiens le Canada, a affirmé Covey. En fait, c’est très simple. Pour moi, le Canada est le pays dans lequel je suis né, le pays dans lequel j’ai grandi, le pays dans lequel je vis. Donc appuyer le Canada est une priorité.»
Facile pour certains, déchirant pour d’autres
Le choix a peut-être été plus facile pour Covey, puisque l’Italie n’a pas réussi à atteindre la Coupe du monde 2022. Mais pour d’autres, comme l’expatrié anglais Aidan Misfud, qui vit au Canada depuis 20 ans, la loyauté peut être plus difficile à briser.
Surtout si le Canada se retrouvait dans le même groupe que l’Angleterre lors du tournoi.
«Quand il s’agit de regarder la Coupe du monde, mon allégeance va être avec l’Angleterre, a tranché Misfud.
«Mais je vais vouloir que les Canadiens réussissent très, très bien. Le pire scénario serait qu’ils se retrouvent dans le même groupe. Si c’était le cas, je voudrais que le Canada gagne ses autres matchs, mais pas qu’ils battent l’Angleterre.»
Un tirage au sort qui placerait le Canada et l’Angleterre dans le même groupe serait le pire scénario pour Misfud, mais c’est tout le contraire pour Rollins.
«Je n’ai jamais vu le Canada affronter l’Angleterre (chez les hommes) de ma vie… J’aimerais donc le voir dans une Coupe du monde. Ça serait un accomplissement en soi. Je ne serais pas déchiré.»
Des conflits familiaux
Certaines personnes seront certes déchirées intérieurement, mais la présence du Canada au Mondial pourrait aussi créer des rivalités au sein des familles.
Le Canadien de première génération Peter Galindo, qui couvre le soccer pour Sportsnet et la MLS, anime un balado sur l’équipe nationale de soccer péruvienne – qui est au milieu de sa propre campagne de qualification pour la Coupe du monde.
Il a une plus grande allégeance au Canada, tandis que son père est plus attaché au Pérou.
Si les deux pays croisaient le fer sur le terrain, les choses pourraient s’échauffer dans la famille Galindo.
«Si ça arrivait, mon père et moi ne serions pas en bons termes pendant un moment, a plaisanté Galindo. Il soutient toujours le Pérou en premier, mais le Canada vient au deuxième rang.»
