La performance de Davis Alexander a épaté le directeur général Danny Maciocia

Michel Lamarche, La Presse Canadienne
La performance de Davis Alexander a épaté le directeur général Danny Maciocia

MONTREAL — Avant la soirée du 25 juillet 2024, Davis Alexander avait complété 14 passes en 21 tentatives pour des gains de 145 verges et aucun touché au football professionnel. Ces statistiques, amassées au fil de trois petits matchs en 2022 et 2023 dans l’uniforme des Alouettes de Montréal, sont respectables. Toutefois, elles ne se comparent nullement à ce que l’Américain de 25 ans a réalisé jeudi soir au stade Percival-Molson.

Lancé dans la mêlée au début de la deuxième demie en relève à Caleb Evans, au moment où son équipe tirait de l’arrière 16-3, Alexander s’est comporté comme un chef de file sur le terrain.

Il a montré une telle prestance que les Alouettes ont pu renverser la vapeur et arracher une victoire de 20-16 contre les Roughriders de la Saskatchewan, la meilleure formation de la section Ouest de la Ligue canadienne de football au début de la semaine.

Face à l’une des deux meilleures défensives dans la LCF — l’autre étant celle des Alouettes — Alexander n’a paru nullement intimidé, au point de réussir ses 12 premières passes.

Surtout, il a sonné le réveil de ses coéquipiers en menant son équipe à deux touchés en autant de séries à l’attaque au troisième quart.

Pendant qu’Alexander taillait en pièces l’unité défensive des Roughriders avec ses passes vives et précises et son habileté à se détacher des joueurs adverses par sa rapidité, la défense des Alouettes est devenue à toutes fins pratiques impénétrable.

On pourrait en parler à Frankie Hickson. Après une première demie où il avait accumulé 98 verges en 12 courses et inscrit un touché, le demi offensif des Roughriders n’a pu faire mieux que 19 verges en deuxième moitié de match.

Alexander, qui a conclu sa soirée avec 15 passes complétées en 18 tentatives et des gains aériens de 178 verges, a comblé de bonheur les quelque 19 000 spectateurs massés dans les gradins du stade Percival-Molson, ses coéquipiers, ainsi que Danny Maciocia, le directeur général des Alouettes.

Quelques minutes après la rencontre, Maciocia se trouvait sur le terrain lorsque les journalistes l’ont entouré pour lui demander s’il voulait bien livrer le fond de sa pensée après la performance de son jeune quart. Maciocia ne s’est pas fait prier.

«Personnellement, c’est une grande satisfaction, parce qu’on l’avait identifié dès mes premiers jours ici. Je l’avais vu jouer avec Portland State, et c’est un ‘feeling’ que j’avais que c’était un jeune qu’on pouvait développer et que si jamais une opportunité se présentait, il pouvait bien paraître», a d’abord déclaré le directeur général.

Aussi épaté pouvait-il être du travail de son jeune quart, Maciocia a assuré ne pas avoir été surpris.

«Honnêtement, non, pas du tout. Il y a des joueurs au football que l’on appelle des ‘gamers’. Lui, il est un ‘gamer’. Il joue probablement mieux qu’il pratique, des fois», a mentionné Maciocia.

«Lorsqu’il est arrivé sur le terrain en deuxième demie et qu’on l’a vu réussir la séquence qui a mené au premier touché, en particulier le premier essai et 20 verges à franchir qu’on a réussi à convertir, je me suis dit ‘là, on a un match’. Il a joué avec intensité et il a inspiré beaucoup de monde. Je pense qu’on a tous un peu grandi sur les lignes de côté après cette séquence et le (premier) touché de Reggie White fils», a imagé Maciocia.

La prestation d’Alexander se veut rassurante pour les Alouettes, puisque personne ne sait vraiment à quel moment le quart Cody Fajardo pourra revenir au jeu, lui dont le nom a été placé sur la liste des blessés de six matchs, mercredi matin.

«On parle toujours de profondeur. Ça fait des années qu’on n’avait pas un partant après ‘AC’ (Anthony Calvillo). Là, on a un partant et on a Davis Alexander aussi», a lancé Macioci, avec une petite pause dans la dernière phrase.

Le directeur général a raconté avoir dit quelques mots à Alexander sur le terrain après le match. Maciocia a loué la patience qu’il a affichée avant de profiter de cette opportunité et à quel point il avait été un bon coéquipier.

«Je lui ai dit ‘tu as attendu ton moment et tu en as pris avantage. Alors, chapeau. C’est aussi un bon message pour les autres qui attendent une telle opportunité. Quand ça va se présenter, prends-en avantage», a résumé Maciocia.

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