L’attaquant du Canadien Alex Belzile en nomination pour le trophée Masterton

Alexis Bélanger-Champagne, La Presse Canadienne
L’attaquant du Canadien Alex Belzile en nomination pour le trophée Masterton

BROSSARD, Qc — Alex Belzile n’arrivait pas à se rappeler s’il avait déjà été en nomination pour un honneur de fin de saison durant sa longue carrière dans le hockey.

L’attaquant âgé de 31 ans a donc été surpris quand il a été informé lundi matin qu’il était le candidat du Canadien de Montréal pour le trophée Bill-Masterton.

Ce prix est remis annuellement à un joueur de la Ligue nationale de hockey qui incarne le mieux les qualités de persévérance, d’esprit sportif et de dévouement pour son sport.

Belzile a été élu par les membres du chapitre de Montréal de l’Association professionnelle des chroniqueurs de hockey. Il a obtenu 10 des 13 votes de première place.

«Je sais c’est quoi le trophée, mais je n’aurais jamais pensé être en nomination un jour dans ma vie, a dit Belzile. C’est un très grand honneur. De grands joueurs ont été en nomination ou ont gagné le trophée. Je suis content, ému et reconnaissant.»

Belzile a connu un premier long séjour dans la LNH cet hiver. Le natif de Saint-Éloi a établi un sommet personnel en disputant 31 rencontres avec le Canadien, après avoir commencé la campagne comme capitaine du Rocket de Laval, dans la Ligue américaine de hockey (LAH).

Le 12 février dernier, Belzile a inscrit un premier but dans la LNH à son 507e match régulier dans les rangs professionnels — dans l’ECHL, la LAH et la LNH. 

«Ça s’est passé très vite la saison cette année, a affirmé Belzile. Deux, trois mois, ce n’est pas si long, mais quand vous êtes dedans tous les jours, c’est très long comme processus. 

«Ma réflexion s’en vient. Ce que j’ai fait pour me rendre ici, pour sortir un peu de ma coquille dans la LNH. Je vois ça comme un début, comme du positif. Chaque fois que je termine une saison, je me dis que c’était ma meilleure. C’est encore le cas cette année.»

Belzile a avoué avoir eu une pensée pour ceux qui l’ont accompagné durant son long parcours vers la LNH et qui l’ont préparé pour celui-ci.

«Il y a mes parents, mon frère, ma fiancée et Donald Dufresne, qui a été mon mentor durant ma carrière junior, a énuméré Belzile. Il (Dufresne) m’a préparé en sachant que mon parcours serait plus long, en me disant que je ne pouvais pas me comparer avec les autres joueurs même si je me trouvais peut-être supérieur à eux. 

«Quand vous n’êtes pas repêché, la route est deux fois plus longue et deux fois plus difficile. La question est de savoir à quel point vous voulez y arriver», a-t-il poursuivi. 

Belzile soutient ne jamais avoir douté en ses capacités d’atteindre la LNH et n’avoir jamais vraiment baissé les bras, même lors des longues soirées dans de petits arénas au fin fond de l’Amérique du Nord.

Aujourd’hui, il est un modèle pour les jeunes provenant de régions un peu plus éloignées du Québec.

«Quand mon frère et moi étions jeunes, nous devions faire deux heures de route pour aller à Matane pour jouer au niveau CC. Pour du CC! C’est comme ça que nous avons grandi. Nous étions habitués à faire de la route», a raconté Belzile.

«Ce n’est pas parce que vous ne jouez pas au niveau élite en bas âge que vous êtes nécessairement bloqué pour le reste de votre parcours, a-t-il ajouté. Tous les chemins sont différents.»

Belzile a finalement récolté six buts et huit aides avec le Tricolore avant de voir sa saison prendre fin le 1er avril, quand il a subi une fracture à une jambe en bloquant un lancer de Sebastian Aho, des Hurricanes de la Caroline.

Malgré ses belles réussites avec le Canadien cette saison, Belzile n’a pas de contrat pour l’automne prochain. Il a déclaré qu’il aimerait bien rester dans l’organisation du Canadien, mais a rappelé que sa situation n’était probablement pas prioritaire pour le directeur général Kent Hughes.

Six joueurs du Canadien ont déjà remporté le trophée Masterton depuis sa première remise en 1968, dont le gardien Carey Price la saison dernière.

Trois autres Québécois en lice

Parmi les 32 candidats, on retrouve trois autres Québécois: le défenseur des Penguins de Pittsburgh Kristopher Letang et les attaquants Derick Brassard, des Sénateurs d’Ottawa, et Samuel Blais, des Blues de St. Louis.

Letang a subi un deuxième accident vasculaire cérébral en novembre et a aussi passé du temps à l’écart à la suite du décès de son père. Il a malgré tout été le défenseur le plus productif des Penguins avec 39 points en 62 parties.

Pour sa part, Brassard s’est taillé un poste chez les Sénateurs après avoir simplement reçu une invitation pour leur camp. Il est devenu un joueur régulier de l’équipe, ce qui lui a permis d’atteindre le plateau des 1000 matchs dans la LNH le 2 mars.

Finalement, Blais a disputé seulement 14 matchs en 2021-22 avec les Rangers de New York avant de subir une déchirure ligamentaire à un genou. Il a été limité à cinq aides en 40 parties avec les Rangers cette saison, avant qu’ils l’échangent aux Blues, avec qui il avait joué de 2017 à 2021. À son retour avec les Blues, Blais a retrouvé sa touche, établissant un sommet personnel avec 20 points, en seulement 29 parties.

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