LAVAL — L’entraîneur-chef Pascal Vincent le reconnaît; le Rocket de Laval vient de conclure un segment plutôt allégé de son calendrier. Un segment que la formation lavalloise a complété avec l’un des meilleurs dossiers dans la Ligue américaine de hockey.
Entre le 11 octobre et le 2 novembre, le Rocket a joué neuf matchs, dont six à domicile, qu’il a tous gagnés. Aussi, il n’a eu à traverser qu’une seule séquence de trois parties en quatre soirs — toutes jouées à domicile, de surcroît —, la semaine dernière.
Surtout, l’équipe affiche un dossier de huit gains et un seul revers et elle vient de remporter ses sept dernières rencontres, un record de l’organisation depuis son transfert à Laval en 2017.
Jusqu’à quel point ce calendrier a contribué à l’éclatant début de saison du Rocket? Vincent hésite à établir un lien direct entre les deux. Cependant, il avoue que ce premier segment a été bénéfique au Rocket au moins d’une manière.
«Certainement, le calendrier nous a été favorables, parce que ça nous a permis de pratiquer et d’établir nos standards, nos systèmes et de vraiment faire beaucoup de vidéo», a précisé Vincent après la séance d’entraînement de ses joueurs mercredi à la Place Bell.
«Il y a eu beaucoup d’enseignement pendant ces débuts de semaines-là. Des rencontres individuelles, des rencontres d’équipe. Ça nous a permis d’établir une bonne fondation, il n’y a aucun doute», a-t-il aussi corroboré.
C’est un point de vue que partage le défenseur Tyler Wotherspoon, qui s’est joint au Rocket au cours de l’été à titre de joueur autonome après trois campagnes passées avec les Comets d’Utica.
«Pour moi, personnellement, le fait d’arriver avec une nouvelle équipe et dans un nouveau système, ça aide de profiter d’un calendrier allégé. Vous avez plus de temps pour pratiquer, plus de temps pour travailler sur les différents systèmes. Je pense que ça aide aussi les plus jeunes qui tentent de se familiariser avec la ligue», a-t-il souligné.
Le mois d’octobre semble aussi avoir permis aux joueurs du Rocket d’apprendre à se connaître un peu plus, y compris leurs familles immédiates. C’était d’autant plus important que la formation lavalloise compte une dizaine de nouveaux membres par rapport à la fin de la dernière saison.
«On a réussi à mêler travail et un petit peu de plaisir avec ça, étant donné qu’on avait souvent quatre jours complets avant une partie», a indiqué l’attaquant Brandon Gignac.
«Pascal a organisé un souper où il avait invité les femmes et tout le monde, au tout début de l’année, a-t-il confié. Il voulait que l’on soit soudé, que l’on forme une famille. J’ai trouvé ça super brillant. On s’est soudé au début de l’année et après, ça paraît sur la glace à quel point on est proche.»
Toutefois, dans la Ligue américaine de hockey, il y a deux réalités incontournables. D’abord, il y a les fréquentes et parfois longues randonnées en autobus. Puis, il y a le calendrier condensé, un phénomène souvent rattaché à l’autre réalité. Au fil des prochaines semaines, les joueurs du Rocket vivront ces réalités intensément.
Tout va commencer ce week-end alors que la formation lavalloise rendra visite aux Senators de Belleville, ses plus grands rivaux dans la Ligue américaine, vendredi et samedi.
Suivront, d’ici au 7 décembre, quatre semaines consécutives où le Rocket jouera trois matchs en quatre jours. Et de ces 12 rencontres, seulement quatre seront présentées à la Place Bell.
Bref, beaucoup de voyages en autobus attendent les joueurs du Rocket et, fort possiblement, quelques rondes de parties de cartes.
«C’est sûr que ce n’est pas un avion et c’est un peu plus long, mais on est habitué à ça. C’est rendu notre vie. Ça passe quand même assez vite», a mentionné Gignac, en souriant.
«C’est plus pour revenir, quand on rentre à 3 ou 4 heures du matin. C’est un peu plus difficile pour récupérer, surtout que nous, à Laval, n’avons pas d’autres clubs à proximité, comme, par exemple, Syracuse et Utica, qui se trouvent à une heure de route. C’est différent. Ça joue sur le corps, mais on est habitué à ça et on essaie de bien récupérer.»
Pour l’unité de l’équipe, le fait d’aller sur la route, d’être avec les gars et dans l’autobus est bénéfique, a enchaîné Wotherspoon.
«C’est une belle opportunité de partager des repas et d’apprendre à se connaître un peu plus. C’est un contexte un peu plus familial et c’est encore plus plaisant quand l’équipe connaît du succès», a ajouté le vétéran défenseur.
Vincent sait très bien ce qui attend son équipe au cours des prochaines semaines, et il voit le tout d’un très bon oeil.
«Nos deux premiers matchs (de la saison) étaient sur la route, et je trouvais ça parfait. Ces moments que tu peux recréer en faisant des activités d’équipe, ils se produisent par eux-mêmes, juste lors de ces voyages», a-t-il souligné.
«Là, je pense que (la prochaine séquence) vient à un moment où on a besoin de partir sur la route et d’être ensemble. C’est tout le temps bon de se regrouper. C’est le ‘fun’ d’avoir du succès à la maison. Maintenant qu’on l’a fait, on va être toute l’équipe ensemble pour continuer à serrer les liens», a-t-il résumé.