LAS VEGAS — Le Canadien a fait le plein de talent offensif lors du repêchage 2024 de la LNH et les co-directeurs du recrutement amateur du club montréalais, Martin Lapointe et Nick Bobrov, croient même avoir réussi un coup de maître en sélectionnant l’attaquant russe Ivan Demidov au cinquième rang.
Après avoir sélectionné Demidov et l’attaquant franco-ontarien Michael Hage en première ronde vendredi, le Tricolore a ajouté huit joueurs à sa récolte lors de la deuxième journée du repêchage, samedi à La Sphère de Las Vegas.
Un choix a fait particulièrement réagir, celui d’Aatos Koivu, fils de Saku, en troisième ronde, au 70e rang.
«Nous aimions le joueur, peu importe son nom de famille», a insisté Bobrov.
«Pour un jeune qui était encore petit l’an passé et qui a grandi rapidement, il a un bon potentiel, a-t-il ajouté. Et clairement, son père l’a aidé à développer des habitudes dignes des rangs professionnels.»
Le Canadien avait choisi Saku Koivu en première ronde, 21e au total, lors du repêchage de 1993. Trente-et-un ans plus tard, et 15 ans après le départ de Koivu vers les Ducks d’Anaheim, un autre Koivu fait à nouveau partie de l’organisation du Tricolore.
«Tout le monde était tranquille dans le salon et nous avons vu que Montréal avait le choix suivant, a raconté en visioconférence Aatos Koivu en décrivant le moment de sa sélection. Je regardais le sol, les yeux fermés. Je n’ai même pas entendu mon nom, juste ma mère qui criait de joie en sautant. Mon père aussi sautait. J’ai ensuite compris que j’avais été repêché. Tout le monde était très content.»
Si Bobrov et Lapointe étaient contents du choix de Koivu, ils avaient les sourires encore plus faciles en revenant sur la sélection de Demidov la veille.
«C’était notre cible depuis longtemps, a reconnu Lapointe. C’est un jeune qui veut faire la différence et soulever les foules. Je pense que c’est le vol du repêchage. C’est le joueur que nous cherchions et nous sommes chanceux d’avoir pu le prendre au cinquième rang.»
Le père de Bobrov travaille toujours comme consultant chez le SKA Saint-Pétersbourg, organisation avec laquelle Demidov est encore sous contrat pour une saison. Bobrov n’a donc pas eu de difficulté à entrer en contact avec le joueur et l’a même visité en début de dernière campagne.
«Sa famille espérait qu’il aboutisse à Montréal, a affirmé Bobrov. Et lui, il est très heureux du résultat. Il est heureux de venir à Montréal parce qu’il se nourrit de cette pression. Parfois, on demande à des jeunes s’ils sont à l’aise avec l’idée de se retrouver dans un tel environnement. Lui, il nous a suppliés de le prendre parce qu’il veut jouer avec cette pression. C’est un excellent signe.»
Avec ses 10 choix au repêchage, le Canadien a finalement sélectionné sept attaquants, deux défenseurs et un gardien. Le directeur général Kent Hughes avait manifesté son désir de choisir un attaquant au cinquième rang, il a finalement utilisé plusieurs cartouches pour renflouer sa banque d’espoirs à l’attaque.
«Nous avons ajouté beaucoup de talent offensif, c’est sûr, a dit Lapointe. Mais il y a un bon mélange. Nous avons aussi mis la main sur des gars avec de bons gabarits et qui jouent avec intensité.»
Écrire son histoire
Koivu est né en 2006 et a surtout des souvenirs des jours de son père avec les Ducks d’Anaheim en fin de carrière.
Il se rappelle toutefois de la soirée hommage à Saku Koivu au Centre Bell en décembre 2014 quelques mois après qu’il eut accroché ses patins et de son dernier passage avec les Ducks un an plus tôt.
«Je me rappelle de l’environnement là-bas, de notre maison et du Centre Bell. Je n’oublierai jamais ça», a dit Aatos Koivu, qui était âgé de 3 ans seulement quand son père a quitté l’organisation du Canadien.
Saku Koivu a disputé 13 saisons avec le Canadien et a été le capitaine de l’équipe durant neuf saisons.
Aatos Koivu espère maintenant avoir l’occasion de tracer son propre chemin et marquer à sa façon l’histoire du Canadien. Il aura toutefois fort à faire pour avoir le même impact que son père.
Le jeune Koivu a partagé la dernière saison entre le club des moins de 18 ans du TPS Turku et le club des moins de 20 ans. Il a aussi disputé quatre matchs avec le grand club et a été blanchi de la feuille de pointage.
Il a indiqué qu’il avait préféré ne pas se rendre à Las Vegas pour le repêchage afin de se concentrer sur son entraînement. Il espère se tailler un poste à temps plein avec le TPS Turku dans la SM-Liiga la saison prochaine.
Chacun à leur façon, les autres joueurs repêchés par le Canadien tenteront eux aussi d’écrire leur propre histoire.
Au 78e rang, le Tricolore a sélectionné l’attaquant Logan Sawyer, qui évoluait dans la BCHL. Il s’est engagé à aller à l’université Providence la saison prochaine.
Sawyer a étudié en immersion française bien qu’il ait grandi à Orangeville, au nord de Toronto. Il a aussi disputé une saison à Stanstead, avant d’aller jouer pour les Bandits de Brooks, l’hiver dernier.
En quatrième ronde, au 102e rang, le Canadien a repêché le défenseur Owen Protz. Originaire d’Ottawa, Protz a partagé la dernière année entre les Wolves de Sudbury et les Bulldogs de Brantford. Il a amassé en tout trois buts et 16 aides en 66 parties.
Il présente un physique imposant à 6 pieds 1 pouce et 213 livres.
En cinquième ronde, le Canadien a sélectionné l’attaquant canadien Tyler Thorpe, des Giants de Vancouver, au 130e rang, puis le gardien letton Mikus Vecnanags, du HS Riga.
En sixième ronde, le Tricolore a opté pour le centre américain format géant Ben Merrill. Le colosse de 6 pieds 4 pouces s’est engagé à aller à l’université Harvard en 2025-26, après une saison dans la BCHL.
En septième ronde, le Canadien a sélectionné l’attaquant russe de 19 ans Makar Khanin au 210e rang, et le défenseur suédois Rasmus Bergqvist au 224e échelon.