Le gérant des Guardians de Cleveland, Stephen Vogt, s’est attardé dans l’abri de l’équipe après le dernier retrait de la saison, laissant ce moment l’emplir de douleur, mais également de détermination.
Pendant que les Yankees de New York célébraient leur victoire au terme de la cinquième partie de la série de championnat de la Ligue américaine, samedi, Vogt, qui a mené les siens plus loin que personne ne l’aurait imaginé à sa première année comme gérant dans le baseball majeur, les observait.
Il s’est fait une promesse. «Je veux y arriver l’année prochaine et ça ne cessera jamais de me motiver», a-t-il dit.
Alors que la défaite était toujours douloureuse, trois jours plus tard, Vogt et les principaux dirigeants de l’état-major des Guardians ont rencontré les membres des médias mardi pour revenir sur le parcours remarquable du club en 2024 et discuter de leurs plans pour tenter de le répéter.
Ce devait être une année de reconstruction. La réalité a été toute autre.
Alors que le seuil de ,500 était l’objectif avec l’une des plus jeunes équipes des ligues majeures, les Guardians se sont emparés du premier rang en avril et ont ensuite pris leur envol.
Ils ont remporté 92 matchs pour décrocher le titre de la section centrale de l’Américaine, soudainement devenue la plus compétitive du baseball. Ils ont effacé un retard de 2-1 en série de section contre les Tigers de Detroit et ont ensuite tenu tête du mieux qu’ils pouvaient aux Yankees, remportant notamment un troisième match magique avec un circuit décisif.
Il leur manquait toutefois trois victoires pour participer à la Série mondiale. La déception est donc bien réelle, mais le développement des Guardians l’est tout autant.
«On sait qu’il y a des aspects dans lesquels on doit s’améliorer, a dit Vogt. On a beaucoup appris sur notre équipe. J’ai beaucoup appris sur ce travail et la façon de naviguer tout au long de la saison. On a coché toutes les cases, à part gagner le dernier match de l’année, ce qui est le but.»
Il y a exactement un an, le club se tournait vers l’inconnu. Terry Francona, le gérant le plus victorieux de l’histoire du club, avait démissionné après 11 saisons, laissant un vide immense.
Mais Vogt a fait sa place.
Autrefois un receveur faisant la navette entre les ligues majeures et mineures, Vogt a été embauché par les Guardians malgré son manque d’expérience. Il est arrivé avec la réputation d’être appliqué et travaillant, mais aussi un excellent coéquipier connu pour ses imitations comiques.
Il a réussi à faire le saut comme gérant avec brio.
«On avait des attentes très élevées, a déclaré Chris Antonetti, président des opérations baseball du club. Stephen nous a fait sortir la tête de l’eau. Ce qu’il a pu apporter comme nouveau gérant, c’est une merveille pour moi. On ne pouvait pas s’attendre à ce que quelqu’un fasse ce qu’il a fait dès sa première année, quel que soit son poste, avec autant de succès.»
Vogt n’a pas été parfait. Il a fait sa part d’erreurs, et probablement une majeure lors du dernier match quand il a choisi de laisser Tanner Bibee sur le monticule face à Giancarlo Stanton en sixième manche avec une avance de 2-0. Le frappeur des Yankees a ensuite cogné une longue balle de deux points qui créait l’égalité.
Vogt a déclaré qu’il n’avait aucun regret.
«Quand ça marche, ça marche, a-t-il dit. Et quand ce n’est pas le cas, vous vous trompez. C’est comme ça que ça fonctionne, ce travail. J’ai appris cette année, alors je ne changerais rien.
«Sauf peut-être la façon dont ça s’est terminé.»