BELLEVILLE, Ont. — Au cours du week-end, le Rocket de Laval a gagné un match sans avoir détenu l’avance une seule fois, puis subi une défaite alors qu’il semblait se diriger allègrement vers un neuvième gain de suite. Comme quoi, en 24 heures, le hockey peut réserver des surprises, belles et moins belles.
Le Rocket a laissé filer une avance de deux buts et a vu sa séquence de victoires s’arrêter à huit à la suite d’un revers de 3-2 contre les Senators de Belleville samedi soir au CAA Arena.
Le Rocket, dont la seule défaite, jusque-là, remontait au 12 octobre à Springfield, a donc divisé sa série de deux matchs du week-end, tous deux joués sur la patinoire des Senators.
Xavier Simoneau (2e) et Owen Beck (3e), tous deux au deuxième vingt, avaient procuré au Rocket une avance de deux buts, qui tenait encore avec une minute à jouer à la période médiane.
C’est à partir de ce moment que les choses se sont gâtées pour la troupe de Pascal Vincent.
Oskar Pettersson a d’abord déjoué Jakub Dobes à 19:02 de la période et Xavier Bourgault, lors d’un avantage numérique, a créé l’égalité à 33 secondes de la troisième période.
Maxence Guénette a ajouté ce qui allait devenir le but victorieux à 10:56 du troisième vingt.
«C’est quelque chose qu’on n’avait pas fait dans le passé», a observé Vincent.
«On avait le plein contrôle du match. On a commencé à être un peu trop ‘cute’. On a commencé à prendre des décisions qui ne reflètent pas nécessairement l’identité de l’équipe avec la rondelle. Ce que ça a fait, ç’a été de donner du momentum à l’autre équipe», a analysé l’entraîneur-chef du Rocket.
S’il y a un élément positif à tirer d’une partie comme celle de samedi, c’est qu’elle peut servir de leçon à une équipe.
«Pendant 39 ou 40 minutes, on joue du très bon hockey. À partir d’un certain moment, en fin de deuxième période, on a commencé à manquer un peu de respect pour la ‘game’. Et on va corriger ça», a affirmé Vincent.
«Et je ne parle pas nécessairement du résultat final, parce que je ne parle jamais du résultat final. C’est le processus. Lorsque tu commences à être un petit peu trop ‘cute’, il n’y a jamais de bonnes choses qui arrivent.
«On n’a pas respecté ce qu’on fait, nous, de bien. Notre intensité, notre échec-avant, notre repli défensif, la gestion de la rondelle. Ce sont de petites affaires qui deviennent de grosses affaires lorsque tu les accumules», a également souligné Vincent.
À sa première sortie depuis le 30 octobre, Dobes a fait face à 31 tirs.
À l’autre extrémité, Malcolm Subban, qui disputait seulement son deuxième match de la saison, a reçu 29 tirs, dont seulement quatre en troisième période. Et trois de ces tirs ont été obtenus lors d’une supériorité numérique.
Dans la défaite, Simoneau a ajouté une aide tandis que le défenseur Adam Engström a participé aux deux buts des siens.
«Offensivement, il a créé des choses», a noté Vincent en parlant de Simoneau.
«On n’a jamais à critiquer son intensité parce que c’est un gars qui se donne à chacun des matchs, à chacune de ses présences. Ce soir encore, il a été très bon.»
Le Rocket reprendra le collier mercredi soir prochain alors qu’il rendra visite aux Americans de Rochester.
Un meilleur départ
Vendredi soir, la formation lavalloise avait livré une médiocre première période lors de laquelle elle avait été limitée à cinq tirs au but contre 15 pour les Senators. Samedi, il a fallu au Rocket un peu plus de cinq minutes pour atteindre ce total.
Tenus en échec malgré leurs 13 tirs au premier engagement, les joueurs du Rocket ont pris l’avance avec deux buts en moins de trois minutes en première moitié de la période médiane.
Simoneau a ouvert la marque grâce à un puissant tir sur réception à 5:11. Beck a employé la même recette pour doubler l’avance du Rocket, à 8:06.
Toutefois, le Rocket a mal terminé la période au point de redonner vie aux Senators.
Dans un premier temps, la formation lavalloise n’a pas su profiter d’une punition mineure à Jeremy Davies avec un peu plus de trois minutes à écouler à la période.
Puis, à sa sortie du banc des punitions, Davies a pu faire une incursion dans le territoire du Rocket et, bien que Luke Tuch l’ait empêché de tirer au but grâce à un beau repli, Pettersson, qui suivait derrière, a pu récupérer la rondelle. Il a ensuite dirigé un tir qui a glissé entre les jambières de Dobes et jusque dans le fond du filet.
Enfin, au moment où se terminait la période médiane, Zack Hayes a écopé une punition pour double-échec.
Cette punition allait permettre aux Senators d’égaler le score quand Bourgault a battu Dobes d’un tir décoché de l’embouchure du filet.
Ce creux de vague en fin de deuxième période et au début du troisième vingt a laissé des traces chez le Rocket, qui est demeuré bloqué à 25 tirs — son total après 40 minutes — jusqu’à ce que Joshua Roy ne mette Subban à l’épreuve à 7:23 de l’engagement, lors d’une supériorité numérique.
Environ deux minutes après avoir raté une autre opportunité avec l’avantage numérique, le Rocket a vu les Senators prendre l’avance pour la première fois du match à mi-chemin de la troisième période.
Guénette a déjoué Dobes d’un tir du haut de l’enclave après qu’il eut reçu une belle passe de Pettersson.
Ce but allait suffire.