CALGARY — Après avoir remporté l’or olympique, c’est la marque mondiale qui motive Isabelle Weidemann, Ivanie Blondin et Valérie Maltais.
Le trio a mis la main sur la médaille d’or des Jeux de Pékin en poursuite par équipe, en février, quatre ans après avoir fait de cette épreuve leur priorité à l’entraînement.
Les Canadiennes ont une riche histoire avec la compétition de six tours, qui oppose deux équipes de trois qui veulent à la fois réussir le meilleur chrono et battre l’autre formation. Mais Weidemann et Blondin, d’Ottawa, et la Québécoise Maltais sont les premières championnes olympiques de l’unifolié.
Réussir un record du monde est la prochaine récompense visée.
«Nous avons toujours la marque mondiale comme objectif, a déclaré Weidemann à La Presse Canadienne. Nous voulons inscrire notre nom dans ce livre de records. Si ce n’est possible, au moins nous allons tenter de le faire jusqu’à ce qu’on en participe plus à cette course.»
Elles s’élanceront sur l’anneau de Calgary samedi, au cours de cette première de deux Coupes du monde consécutives à l’Ovale olympique. La prochaine étape du circuit sera aussi disputée à Calgary, du 16 au 18 décembre.
«La seule chose que nous n’avons pas accomplie comme équipe est une nouvelle marque mondiale, a ajouté Blondin. C’est clair que c’est l’un de nos objectifs. Ce serait super de le réussir à la maison.»
La marque actuelle est de deux minutes, 50,76 secondes (2:50,76). Elle a été établie par les Japonaises Ayano Sato, Miho Tagaki et Nana Tagaki à Salt Lake City, en 2020.
Weidemann, Blondin et Maltais ont battu ce trio pour gagner l’or à Pékin — Nana Tagaki est tombée dans le dernier tour —, établissant du même coup un record olympique en 2:53,44.
Les Japonaises détiennent et ont abaissé le record depuis 2017, quand elles ont amélioré la marque vieille de huit ans de 2:55,79 établie par les Canadiennes Kristina Groves, Brittany Schussler et Christine Nesbitt en 2009.
Bien que les anneaux de Salt-Lake City et Calgary luttent pour le titre de plus rapide du monde en raison de l’aridité du climat et de leur altitude, plusieurs éléments doivent tomber en place afin d’établir un record mondial, dont la pression d’air dans l’édifice, qui peut être dictée par la température extérieure, explique Blondin.
«Il y a moins de turbulences quand la pression est basse et vous êtes alors beaucoup plus rapide.»
Les Canadiennes sont soumises à une pression constante des Japonaises et des Néerlandaises cette saison. Elles ont tout de même remporté la première étape de la saison, â Stavanger, en Norvège.
«Nous nous lançons toujours sur la piste avec l’idée que nous ne sommes pas les meilleures et que nous allons nous faire battre, a dit Weidemann. J’aime cette mentalité d’équipe. Nous savons toujours que nous pouvons être battues, que c’est une possibilité.»
Situation inhabituelle
Il est plutôt inhabituel pour Calgary d’accueillir deux Coupes du monde dans la même saison. Cette saison, la même situation se représentera à Tomaszow Mazowiecki, en Pologne, en février.
«Je crois que ça fait partie de la mission de l’ISU (l’Union internationale de patinage) de gérer de façon plus efficace les coûts de déplacements pour plusieurs pays», a indiqué le directeur haute performance pour la longue piste de Patinage de vitesse Canada, Mark Wild.
«Quand vous voyagez sur le circuit de la Coupe du monde, c’est difficile pour le budget, surtout en vertu de la hausse des prix des billets d’avion.»
Blondin, médaillée d’argent des JO au départ de masse, sera des courses deux week-ends à Calgary. Weidemann sera du 3000 m de vendredi, elle qui a remporté le bronze de cette discipline à Pékin. La semaine prochaine, elle fera le 5000 m, épreuve dans laquelle elle est montée sur la deuxième marche du podium des JO.
Le champion du monde Laurent Dubreuil sera quant à lui des 500 et 1000 m lors des deux week-ends. Le patineur de 30 ans a remporté le globe de cristal au 500 m la saison dernière, en plus de mettre la main sur la médaille d’argent du 1000 m à Pékin.
L’Albertain Connor Howe mène le classement sur 1500 m cette saison, après une victoire et une deuxième place sur cette distance. Le patineur de Calgary Ted-Jan Bloemen, champion olympique 2018 du 10 000 m et médaillé d’argent sur 5000 m, disputera quant à lui ses premières courses de la saison. Il a raté les deux premières étapes pour la naissance de son fils.