MONTRÉAL — Les partisans des Alouettes de Montréal le savent bien: Vernon Adams fils peut parfois avoir des allures de Dr Jekyll et M. Hyde. Suffit de savoir lequel l’équipe affrontera ce dimanche.
Le quart des Lions de la Colombie-Britannique (3-1) est capable du meilleur comme du pire. Pour preuves: il mène la Ligue canadienne de football pour le pourcentage et le nombre de passes complétées (69,8 % pour 97 en 139), les verges par la passe (1249) et les passes de touché (8).
Adams domine aussi au chapitre des interceptions avec huit, dont six subies aux mains des Argonauts de Toronto la semaine dernière.
Quel quart les Alouettes (2-1) se préparent donc à affronter? Le meilleur, estiment les membres de l’organisation interviewés cette semaine.
«De ce que je connais de lui, il rebondit bien, a indiqué le maraudeur Marc-Antoine Dequoy. C’est quelqu’un qui peut faire des jeux exceptionnels, mais aussi commettre beaucoup d’erreurs. On s’attend à ce qu’il ait apporté les corrections. S’il trouve son rythme tôt dans le match, il devient confiant. Il faut donc lui faire sentir qu’il peut se faire frapper, qu’il sera pressé. Il faut s’assurer qu’il fasse le moins de dégâts possible.»
«C’est un gars que je connais bien et j’ai beaucoup de respect pour lui. Des matchs comme ça arrivent, mais je ne m’attends à rien de moins qu’un bon match de sa part», a quant à lui indiqué le coordonnateur en défense, Noel Thorpe.
Ce dernier ne veut d’ailleurs pas porter attention à la contre-performance d’Adams face aux Argos, des propos qui ont trouvé écho chez l’entraîneur-chef, Jason Maas.
«Je n’en fais pas grand cas. Si vous allez lancer quatre interceptions, aussi bien en lancer six! Il faut continuer de lancer le ballon», a expliqué Maas, lui-même un ex-quart-arrière.
«J’ai été assez longtemps dans cette ligue que j’ai vu des trucs invraisemblables, des quarts lancer quatre interceptions en première demie et suivre avec quatre passes de touché dans la deuxième, a ajouté Maas. J’ai déjà moi-même lancé quatre interceptions dans les deux premiers quarts et plus aucune par la suite. Il faut continuer de jouer. C’est un grand quart et il peut faire d’excellents jeux. Les Lions l’ont d’ailleurs laissé dans le match. Je ne crois pas que sa confiance ait été ébranlée.»
Et puis, les Alouettes ont tout de même d’autres aspects des Lions à se préoccuper.
La formation montréalaise a déjà concédé 15 sacs cette saison et les Lions viennent à égalité en tête du circuit Ambrosie avec 14. À lui seul, le joueur de ligne défensive Mathieu Betts en compte sept.
«Ils sont super (en pression sur la passe), surtout sur la ligne défensive, a dit Maas. Betts est une machine: certains de ces sacs ne sont même pas survenus en poursuite du quart, mais simplement parce qu’il est dans le visage du porteur de ballon quand le quart veut lui remettre le ballon. Ils mettent beaucoup de pression et comptent sur une bonne tertiaire derrière. Il faut comprendre ce qu’ils veulent faire d’abord, ensuite le contrer sur le terrain.
«Nous avons évidemment travaillé en protection contre la passe cette semaine. Ça a occupé une grande partie de notre temps ces dernières semaines. On doit mieux identifier ce que l’adversaire nous présente et c’est en salle de classe qu’on apprend ça. Mais il faut aussi le réaliser sur le terrain et éviter les erreurs mentales. C’est aux entraîneurs de le comprendre d’abord, ensuite de l’enseigner aux joueurs.»
Malgré les insuccès des Alouettes dans cette phase de jeu, la ligne à l’attaque sera la même face aux Lions.
«Je suis persuadé que nous avons encore le bon personnel en place pour protéger notre quart, a dit l’entraîneur-chef. Je donne le mérite à l’adversaire aussi: parfois, l’autre équipe fait un bon travail, à nous de rebondir. Je trouve que nos gars l’ont fait jusqu’ici.»
Le coup d’envoi du match Alouettes-Lions, au B.C. Place, aura lieu à 19h dimanche.