Les blessures s’accumulent à Wimbledon et affectent les résultats

Howard Fendrich et Ken Maguire, The Associated Press
Les blessures s’accumulent à Wimbledon et affectent les résultats

Il n’y a pas d’explication simple, évidemment, à toutes ces blessures qui s’accumulent au tournoi de Wimbledon cette année. Mais une chose est sûre: le ‘timing’ de celles-ci ne pourrait être pire.

Le tennisman qui devait affronter Novak Djokovic mercredi, Alex de Minaur, s’est retiré quelques heures avant son match des quarts de finale en raison d’une blessure à une hanche subie deux jours plus tôt.

«Je suis assommé, a dit de Minaur. Le problème, si j’avais décidé de jouer, c’est qu’une glissade, ou le moindre mouvement inhabituel, aurait pu transformer ma période de récupération de trois à six semaines en convalescence de quatre mois. Les risques étaient trop grands.»

L’adversaire de Taylor Fritz au quatrième tour, Alexander Zverev, a glissé sur une plaque de gazon lors de son match précédent. Ç’a entraîné une contusion osseuse — et peut-être encore plus — puisque Zverev s’est plaint qu’il a complété sa rencontre face à l’Américain «sur une seule jambe». L’Allemand, qui fut finaliste à deux reprises en Grand Chelem, était en colère, puisqu’il considérait que le tableau était complètement ouvert et qu’il pouvait réellement aspirer à obtenir son premier titre majeur en carrière.

La dernière présence de Danielle Collins à Wimbledon avant l’annonce de sa retraite s’est conclue avec du ruban autour de ses muscles ischiojambiers. Collins a attribué ce résultat à la négligence, puisqu’elle «n’a pas regardé où elle posait le pied».

«Il y a une tonne de blessures sur le gazon. Ça tombe comme des mouches. Je suis, j’imagine, frustrée puisque j’essayais de me concentrer sur ma stratégie et ma préparation afin d’offrir le meilleur niveau de jeu possible. J’ai l’impression que nous n’avons pas à réfléchir aussi intensément à chacun de nos mouvements sur les autres surfaces de jeu, a dit Collins. Dès que tu oublies d’y penser, dès que tu oublies ton jeu de pieds, alors tu cours à la catastrophe.»

Les chutes sont monnaie courante. Les blessures s’accumulent.

«C’est malheureux, évidemment, a dit de Minaur. On ne veut jamais vivre ça.»

Il a qualifié sa chute «de blessure étrange», attribuable à la force excessive déployée pour effectuer des glissades sur la pelouse.

«C’est normal, pendant la deuxième semaine d’activités à Wimbledon, de ressentir des sensations inhabituelles dans tes muscles, parce que c’est difficile — le gazon, s’accroupir, s’approcher du filet. Les muscles, plutôt que les articulations, sont davantage sollicités sur le gazon», a expliqué le finaliste à Wimbledon en 2003, Mark Philippoussis. Je suis donc certain que plusieurs joueurs commencent à ressentir de petits bobos.»

Parmi eux se trouve certainement Djokovic, qui estime qu’une partie du problème provient des importantes quantités de pluie qui se sont abattues sur le All England Club depuis le début du tournoi — à un point tel que la finale du double mixte a été déplacée de jeudi à dimanche, et que le jeu a commencé une demi-heure plus tôt que prévu initialement sur l’ensemble des courts mercredi. En conséquence, le gazon est devenu plus glissant, et il est donc plus facile de perdre pied.

Et la fermeture du toit rétractable sur les courts central et no 1, les deux seuls stades qui sont dotés de ce chef-d’oeuvre d’ingénierie pour prévenir les soubresauts de Dame Nature, ne fait rien pour aider.

«Dès que vous fermez le toit, le gazon devient plus glissant. Les chutes sont donc plus propices. Malheureusement, certaines de ces chutes ont forcé des joueurs à abandonner», a rappelé Djokovic.

«Mais c’est la réalité avec cette surface de jeu. On ne peut rien y faire, a poursuivi le détenteur de sept titres en carrière à Wimbledon. C’est du gazon. C’est une surface vivante, et elle réagit différemment aux conditions de jeu.»

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