Lina Ljungblom pourrait représenter la carte cachée de la Victoire de Montréal

Michel Lamarche, La Presse Canadienne
Lina Ljungblom pourrait représenter la carte cachée de la Victoire de Montréal

MONTRÉAL — Est-ce que la toute dernière joueuse réclamée lors de la séance de sélection inaugurale de la Ligue professionnelle de hockey féminin, en 2023, pourrait s’avérer la carte cachée de la Victoire de Montréal en 2024-25? Celle qui, justement, procurera des victoires additionnelles à la formation montréalaise par ses qualités offensives? C’est fort possible, bien qu’elle ne restera pas cachée longtemps si elle demeure auprès des deux joueuses avec lesquelles elle s’est entraînée jeudi matin à l’Auditorium de Verdun.

Cette joueuse, c’est la Suédoise Lina Ljungblom (prononcez Youngebloum), récupérée par la directrice générale Danièle Sauvageau avec le dernier choix de la 15e ronde du repêchage de septembre 2023 et qui a paraphé une entente de trois saisons avec la Victoire le 10 juin dernier.

Entre le jour où elle a été sélectionnée et celui où elle a apposé son nom au bas d’un contrat de la LPHF, Ljungblom a évolué dans son pays.

Elle y a amassé 46 points, dont 23 buts, en 36 parties – bon pour la troisième place au classement des marqueuses – et affiché un ratio défensif de plus-32 avec la formation de MoDo dans la Ligue de hockey féminin de Suède.

Tout ça, tout en gardant un œil très distant, et peut-être un peu envieux aussi, sur les péripéties de la première saison de la LPHF.

Elle avoue, d’ailleurs, qu’elle a essayé de venir jouer à Montréal dès la première campagne de la LPHF, mais comme elle était liée par contrat, ce n’était pas possible. Toutefois, ses intentions étaient de se joindre à la formation montréalaise en 2024.

«Bien sûr, ç’a été difficile (de rester en Suède). Je voyais à quel point c’était gros et à quel point ça semblait amusant de jouer (dans la LPHF). J’ai essayé de rester dans le moment présent en Suède et de jouer au meilleur de mes capacités pour arriver ici, cette année, au sommet de ma forme», a expliqué Ljungblom aux nombreux journalistes qui l’entouraient, après l’entraînement de jeudi.

Des fleurs

Pour l’amateur de hockey moyen de la grande région montréalaise, l’attaquante de 23 ans demeure une inconnue. Mais elle n’a rien d’une étrangère aux yeux des membres de la Victoire qui passent aussi une partie de leur temps avec l’équipe nationale du Canada. Comme les attaquantes Marie-Philip Poulin et Laura Stacey, avec lesquelles Ljungblom a patiné, jeudi.

«Super!», s’est exclamée Poulin jeudi lorsque questionnée sur l’arrivée de Ljungblom avec l’équipe montréalaise.

«On sait ce qu’elle apporte à l’équipe suédoise. De l’avoir ici pendant trois ans, on est super excitées. Son tir est très puissant, elle est une attaquante de puissance, elle est forte avec la rondelle, elle voit le jeu.»

Les commentaires positifs ne sont pas venus que de Poulin. La défenseuse Erin Ambrose, une autre porte-couleurs de l’équipe nationale du Canada, s’est montrée particulièrement élogieuse à l’endroit de sa nouvelle coéquipière.

«Disons que Lina a causé beaucoup de dégâts contre Équipe Canada dans toutes ses confrontations. Pour être honnête, chaque fois que je vois la numéro 25 sur la glace lorsque je joue avec Équipe Canada (contre la Suède), je suis aux aguets», a affirmé Ambrose.

«De savoir qu’elle fait partie de notre équipe, de notre groupe, c’est assez incroyable. Plus que tout, c’est son tir, sa façon de le décocher. Son niveau de compétitivité est assez impressionnant. Les fois que j’ai joué contre elle avec Équipe Canada, je peux dire qu’elle est une joueuse pas mal difficile à affronter», a enchaîné Ambrose.

Aux yeux de l’entraîneuse-chef Kori Cheverie, associer Ljungblom avec Poulin et Stacey au sein de ce qui serait le premier trio de la Victoire pourrait rapporter des dividendes.

«Elle est une joueuse spéciale. Elle possède un excellent tir et nous nous sommes dit qu’elle pourrait s’avérer un bon complément pour un trio où on retrouve déjà de la créativité, de la vitesse et deux bonnes tireuses. Pourquoi ne pas ajouter une autre tireuse dynamique?», a souligné Cheverie.

Cette dernière, par ailleurs, ne semble pas inquiète de voir comment Ljungblom va s’adapter à son nouvel environnement.

«Elle emmagasine beaucoup d’informations. Ça fait seulement trois jours que je travaille avec elle, et une seule journée sur la glace, mais de la manière qu’elle a réussi à apporter de petits changements à son jeu, même lors d’une seule séance d’entraînement, est assez remarquable.

«Lorsque nous affrontons Ljungblom sur la scène internationale, elle a toujours des opportunités de marquer contre nous. C’est quelque chose que nous voulions. Nous voulions quelqu’un qui peut changer l’allure d’un match, qui possède cette expérience internationale aussi, mais qui apporte un aspect physique et de la combativité. Et c’est certainement de cette manière qu’elle joue», a également analysé l’entraîneuse-chef de la Victoire.

Jeudi matin, après avoir aidé les journalistes à bien prononcer son nom, Ljungblom a raconté qu’elle s’était sentie nerveuse au moment de sauter sur la glace secondaire de l’Auditorium de Verdun.

«J’étais nerveuse juste d’être ici. C’est quelque chose de gros pour moi. Ça signifie beaucoup. Je vois ça comme une bonne chose», a-t-elle déclaré.

Elle a assuré, par ailleurs, que cette nervosité n’était pas liée au fait qu’elle s’est entraînée aux côtés de Poulin et de Stacey. Bien au contraire.

«Ce sont deux des meilleures joueuses au monde. Je suis vraiment honorée de pouvoir faire ça. Je le vois comme une belle expérience pour moi. Et elles sont super gentilles. Alors, je suis heureuse.»

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