L’Italien Marcell Jacobs demeure un champion négligé à l’aube des JO de Paris

Andrew Dampf, The Associated Press
L’Italien Marcell Jacobs demeure un champion négligé à l’aube des JO de Paris

Peu de gens avaient entendu parler de Marcell Jacobs avant qu’il succède à Usain Bolt en tant que champion olympique du 100 mètres aux Jeux de Tokyo, en 2021.

Trois ans plus tard, et après une kyrielle de blessures, l’Italien originaire du Texas demeure un mystère aux yeux de la plupart des gens.

Le sprinter américain Noah Lyles est considéré comme le favori pour l’emporter à l’aube des Jeux olympiques de Paris après avoir obtenu trois médailles d’or aux Championnats du monde d’athlétisme l’an dernier. Et de nombreux autres sprinters se sont retrouvés sous la barre des 10 secondes cette année — un exploit qui n’a pas été accompli par Jacobs depuis près de deux ans.

Ainsi, Jacobs porte simultanément les chapeaux de champion en titre et de négligé en vue de l’épreuve reine de l’athlétisme aux JO.

«C’est bien, car je peux demeurer dans l’ombre. Je peux continuer ma préparation, ma course, sans avoir à me soucier de ce que les autres pensent de moi, a dit Jacobs à l’Associated Press. Je n’ai pas à gagner toutes les courses, mais je veux me présenter aux Jeux olympiques et l’emporter de nouveau.»

L’athlète âgé de 29 ans a cependant été ralenti par de nombreux enjeux de santé, et il n’a connu que très peu de succès depuis deux ans.

Il s’est retiré des demi-finales du 100 m aux Mondiaux de 2022 en raison d’une blessure à une cuisse, puis il a été incapable de se qualifier pour la finale aux Mondiaux l’an dernier. Il s’est également retiré de nombreuses compétitions, et a même dû être hospitalisé pendant une nuit au Kenya en raison d’un virus gastrique.

Tout ceci a contraint Jacobs à rompre les ponts avec son entraîneur de longue date, Paolo Camossi, qui supervisait sa carrière depuis ses débuts en saut en longueur, et à déménager à Jacksonville, en Floride, où il travaille maintenant avec le réputé entraîneur Rana Reider ainsi qu’un prestigieux groupe de sprinters comprenant le Canadien Andre De Grasse, de même que Trayvon Bromell, Jerome Blake et Abdul Hakim Sani Brown.

«C’est ça le plus important, a évoqué Reider, d’essayer de comprendre pourquoi il a subi autant de blessures pendant aussi longtemps… Nous avons donc dû éplucher chaque couche de l’oignon et trouver une raison. Nous avons identifié certains trucs, que nous avons essayé de régler, et nous travaillons maintenant à nous assurer de demeurer à 100 % en santé.»

Et jusqu’ici, ça fonctionne: Jacobs n’a pas été ralenti par des blessures en quatre courses depuis avril dernier.

Ses résultats, et ses temps, cependant, ne sont toujours pas à la hauteur des attentes: 10,11 secondes à Jacksonville, en Floride, le 27 avril, 10,07 secondes à Rome le 18 mai, 10,19 secondes à Ostrava, en République tchèque, le 28 mai, et 10,03 secondes à Oslo, en Norvège, le 30 mai — à des lunes de son temps de 9,80 secondes réalisé à Tokyo.

Jacobs se dirigera maintenant vers son plus gros test avant les JO, c’est-à-dire les Championnats européens d’athlétisme, chez lui, à Rome, à compter de vendredi.

«Nous voulons être rapides à Paris, a dit Reider. Mais nous voulons également l’être à la maison. Nous voulons être le champion européen.»

La dernière fois que Jacobs a fracassé la barre des 10 secondes, c’était en août 2022, lorsqu’il a remporté le titre européen en 9,95 secondes à Munich, en Allemagne.

«L’idée, c’est de courir beaucoup et de réunir les pièces du casse-tête, parce que j’ai pratiquement revu de fond en comble mon régime d’entraînement, a mentionné Jacobs. Je dois donc courir souvent pour réunir les pièces du casse-tête.»

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