LPHF: Les Montréalaises nullement abattues au lendemain de leur revers crève-coeur

Michel Lamarche, La Presse Canadienne
LPHF: Les Montréalaises nullement abattues au lendemain de leur revers crève-coeur

MONTRÉAL — Un vieux dicton dit que la nuit porte conseil, mais on pourrait ajouter qu’elle peut aussi apporter du réconfort. C’est une sensation qui semblait habiter Catherine Daoust et Amanda Boulier une douzaine d’heures après la défaite crève-cœur de l’équipe de Montréal lors du premier match de sa série demi-finale de la Ligue professionnelle de hockey féminin face à la formation de Boston.

En dépit d’un soutien indéfectible des 9135 spectateurs qui ont occupé les gradins de la Place Bell et d’un bombardement en règle de 54 tirs sur Aerin Frankel, les joueuses de Kori Cheverie ont quitté la patinoire en déficit de 1-0 dans leur série trois de cinq à la suite d’un revers de 2-1 en prolongation, jeudi.

Un but de Susanna Tapani à 14:25 de la première période supplémentaire est venu mettre fin à ce premier duel, qui pourrait représenter le point de départ d’une belle rivalité — une autre — entre Montréal et Boston, d’autant plus que les deux clubs disputaient un deuxième match intense en seulement cinq jours.

Boston et Montréal se reverront samedi, dans le même amphithéâtre qui pourrait réunir plus de monde encore.

Sur le coup, cet échec a évidemment fait mal à chacune des joueuses de l’équipe montréalaise. Ce sentiment, l’entraîneuse-chef Kori Cheverie et la capitaine Marie-Philip Poulin l’ont livré une trentaine de minutes après l’affrontement.

Toutefois, les deux principales têtes d’affiche du club n’étaient nullement dans la dévastation, et Daoust et Boulier ont fait écho à leurs commentaires en visioconférence, vendredi.

«C’est certain qu’on s’est dit qu’on méritait de gagner. (Boston) a eu un peu de chance de son côté qu’on n’a pas eu. À un moment donné, ça ne peut pas durer toute une série», a d’abord analysé Daoust.

«Si on continue à jouer comme ça, à les dominer, travailler quelques petites lacunes qu’on a eues pendant le match, je pense qu’on va pouvoir continuer à dominer cette série-là. Donc, c’était positif dans le vestiaire (jeudi) avec les joueuses. Ensuite, quand les entraîneurs sont arrivés, c’était le même message», a enchaîné la défenseuse originaire de l’Île-Bizard.

Boulier n’a pas semblé inquiète lorsqu’elle s’est fait demander s’il était difficile de rebondir après un revers comme celui que la formation montréalaise a encaissé.

«Je crois que c’est un peu plus facile à certains égards parce que j’ai le sentiment que nous avons vraiment joué un match complet. Nous avons fait tellement de bonnes choses», estimait Boulier, troisième défenseuse la plus sollicitée au sein de Montréal jeudi, avec presque 29 minutes d’action.

«C’est évidemment une situation où la pression est élevée, mais je trouve, en tant qu’équipe, que nous avons joué — combien était-ce? — 72-75 minutes de très bon hockey. Pour nous, il s’agit donc d’employer la même recette demain. Si nous jouons de la même façon qu’hier, j’ai vraiment confiance au résultat (final).»

Cette même recette dont a parlé Boulier devra cependant être accompagnée d’une meilleure production offensive si Montréal espère égaler la série et forcer la tenue de deux parties à Lowell, mardi et jeudi prochains.

«On sait que les chances étaient là. C’est juste de mettre la petite touche de finition de plus pour que la rondelle entre (dans le filet) au lieu de tranquillement dévier sur un poteau comme on l’a vu plusieurs fois hier», a fait remarquer Daoust.

«Il faudra s’assurer qu’on a des joueuses au filet qui viendront prendre les retours parce que c’est une gardienne qui en a laissé beaucoup hier. (…) Il faut qu’on soit là pour prendre ces rebonds. (Frankel) n’est pas une gardienne invincible. Je pense que l’on est capables de marquer plusieurs buts, plus que ce qu’on a fait hier», a ajouté Daoust.

Selon Boulier, l’une des clés d’une éventuelle réussite de l’attaque montréalaise sera de profiter de la stature de Frankel.

«C’est certain (que Frankel) a livré une remarquable performance. Mais elle est une gardienne de but de petite taille et je pense qu’il sera important de soulever les rondelles qui se trouveront près d’elle. Nous avons eu quelques occasions d’y arriver. Le hockey est une affaire de pouces, et nous avons raté la cible par un pouce ou deux. Il n’est pas nécessaire de changer notre plan de match. Il s’agit seulement d’être plus opportunistes.»

La défaite de jeudi fait en sorte que Montréal a perdu l’avantage de la glace. Les joueuses de Kori Cheverie devront donc aller chercher au moins une victoire sur la patinoire rivale la semaine prochaine pour le récupérer.

«On aurait aimé mieux, comme n’importe quelle équipe, sortir de nos deux matchs à Laval avec deux victoires. Mais à part ça, on n’approche pas (la deuxième partie) d’une différente façon. Notre attente, c’est de gagner les trois prochains matchs», a déclaré Daoust.

De son côté, Boulier sait que toute l’équipe pourra de nouveau compter sur une foule bruyante et énergique à la Place Bell pour égaler la série, samedi.

«L’atmosphère était électrisante. En sautant sur la glace, j’ai ressenti des frissons le long de ma colonne vertébrale tellement c’était bruyant. Je crois que cette énergie va continuer de nous motiver (samedi). C’est sûr que c’est un match que nous devons absolument gagner, mais à mon avis, lors des séries éliminatoires, il faut gagner tous les matchs.»

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