LAVAL — Jakub Dobes n’a pas besoin de décortiquer les statistiques de sa première campagne dans l’uniforme du Rocket de Laval pour déduire qu’elle a été marquée de hauts et de bas. De son propre aveu, il a entendu et lu pareil refrain en quelques occasions. Ceci dit, il ne ressent aucune amertume, car il considère que ces balades en «montagnes russes» lui ont été bénéfiques.
Lorsqu’il s’est présenté à la Place Bell il y a un an, Dobes a aussitôt été identifié comme le gardien numéro un du Rocket. Toutefois, ses premières sorties n’ont pas répondu aux attentes fondées en lui.
Tout a commencé lors de la rencontre d’ouverture, contre les Canucks d’Abbotsford lors de laquelle il a accordé cinq buts sur 15 tirs, en un peu plus de 36 minutes d’action. Deux matchs et 10 buts concédés plus tard, Dobes affichait une moyenne de 5,83 et un famélique taux d’arrêts de ,842.
Novembre a été mieux, mais à peine. Puis est arrivée une autre soirée cauchemardesque contre Abbotsford, plus courte encore que la première, le 2 décembre. En moins de quatre minutes de jeu, Dobes avait concédé trois buts sur sept tirs.
«C’est certain que ça n’a pas été facile, mais ça fait partie d’un processus», a déclaré Dobes en entrevue avec La Presse Canadienne, mercredi, en revenant sur son début de saison l’an dernier.
«Je suis content d’être passé à travers ce stade plus ardu d’une saison de hockey. J’ai le sentiment que dans l’ensemble, ma saison, l’an dernier, a été l’une des meilleures de ma carrière parce qu’il y avait tant à apprendre et tant de choses sur lesquelles m’améliorer. Pour moi, ç’a été parfait et je ne changerais rien à ce que j’ai vécu l’an dernier. Je sais que des gens ont dit que je n’ai pas connu une bonne première moitié de saison, mais ils ne voient pas à quel point ça m’a aidé à devenir meilleur, à devenir le gardien de but que je suis aujourd’hui.»
Dobes a réussi à se relever après sa difficile soirée à Abbotsford, au point où il a complété la saison avec une moyenne de buts alloués de 2,93 et un taux d’arrêts de ,906.
Il a également fait bonne figure lors de ses deux sorties au camp d’entraînement du Canadien, lors duquel il a affiché une moyenne de buts alloués de 1,39 et un taux d’arrêts de ,956 en un peu plus de 86 minutes d’action.
«Je pense que mes performances ont été solides. J’ai essayé d’appliquer ce que j’ai appris l’an dernier à Laval et de jouer avec confiance. Je n’ai rien à perdre et c’était mon attitude. Je ne suis pas tellement surpris d’avoir bien fait parce que j’ai le sentiment que tout le monde travaille pour me mener à un niveau différent. J’espère continuer ainsi au début de la saison régulière.»
À partir du moment où il a relevé son jeu d’un cran, Dobes est devenu l’un des gardiens les plus occupés dans la Ligue américaine. En fait, il a dominé le circuit avec 51 matchs, dont 40 à partir du mois de décembre.
Reste à voir, maintenant, comment l’entraîneur-chef Pascal Vincent compte employer Dobes.
«Il a un gros gabarit, ce qui est très intéressant. Il a joué beaucoup de matchs l’an passé, et c’est excellent. Par contre, il y a une ligne qu’on ne veut pas dépasser», a déclaré l’entraîneur-chef du Rocket.
Élaborant sur ce point particulier, Vincent estime que les gardiens de but, et surtout les jeunes gardiens en début de carrière professionnelle, peuvent certes s’améliorer durant les matchs, mais surtout durant les entraînements et lors des séances individuelles.
«On sait qu’il veut jouer tous les matchs, comme tous les gardiens de but», a ajouté Vincent lorsqu’il s’est fait demander ce qu’il savait de Dobes.
«On sait qu’il y a de grands espoirs pour lui parce qu’il a les qualités athlétiques, il a la stature, et les performances du passé font en sorte que c’est un gardien d’avenir pour l’organisation. Mais ça s’arrête là, dans le sens que je ne le connais pas encore», a-t-il également précisé.