D’abord, il a souffert d’une gastro-entérite qui a retardé son arrivée au site du Grand Prix de Formule 1 d’Arabie saoudite. Puis, des ennuis mécaniques ont repoussé Max Verstappen loin sur la grille de départ. Un gain de 13 positions et une deuxième place au classement final auraient donc dû lui donner l’envie de fêter, n’est-ce pas? Pas aux yeux du double champion du monde en titre.
C’est à peine si Verstappen a loué le deuxième doublé consécutif des Red Bull, après qu’il est parti de la 15e place pour terminer derrière son coéquipier Sergio Perez, dimanche, sur le Circuit de la corniche de Djeddah.
Verstappen avait gagné la course inaugurale au Bahreïn, il y a deux semaines, devant Perez.
Même le point boni décerné au pilote ayant enregistré le tour le plus rapide — un point qui a permis à Verstappen de demeurer au sommet du classement cumulatif — n’a pas aidé à soulager sa frustration.
«Dans l’ensemble, au sein de l’équipe, la sensation générale en est une de bonheur. Mais personnellement, je ne suis pas heureux», a déclaré Verstappen après la course.
«Parce que je ne suis pas ici pour être deuxième, surtout quand vous travaillez très fort à l’usine pour vous assurer d’arriver ici dans de bonnes dispositions et que tout est en ordre.»
Le Néerlandais de 25 ans avait dû retarder son voyage vers Djeddah à cause d’un virus. Puis, un problème avec l’arbre de transmission l’a gêné lors de la séance de qualifications de samedi, et l’a empêché de se battre pour la position de tête.
Pour la plupart des pilotes, partir de la 15e place aurait signifié qu’il fallait simplement essayer de réaliser une solide fin de course. Mais pas Verstappen, qui s’est lancé vers le devant du peloton comme si ses rivaux étaient stationnés.
Malgré cela, un Verstappen à l’air distrait s’est plaint d’avoir ressenti des sensations bizarres au niveau de l’arbre de transmission en fin de course.
Tous ces éléments occupaient une plus grande place dans son esprit que la lutte acharnée qu’il a menée et qui l’a presque propulsé à la victoire.
Il ne semblait même pas intéressé par son tour le plus rapide, qui lui a permis de se glisser un point devant Perez dans ce qui se dessine de plus en plus comme une lutte entre les deux Red Bull pour le championnat des pilotes.
«Si c’est le cas, c’est assez simple, n’est-ce pas?», a lancé Verstappen. «Nous sommes autorisés à faire la course et donc, le meilleur terminera devant.»
Verstappen est un perfectionniste sur la piste et du coup, il a de la difficulté à gérer les imperfections. Il conduit le bolide le plus rapide sur la grille mais cela l’agace — et peut-être trop — lorsque ces contretemps sont hors de son contrôle.
Il a été dérangé l’année dernière lorsque des problèmes de fiabilité l’ont forcé à se retirer de deux des trois premières courses du calendrier. Aussi, plusieurs fois lors de saisons précédentes, il avait eu de la difficulté à contrôler son tempérament lorsque des ennuis mécaniques ou au niveau du moteur ont perturbé ses courses.
Sa frustration à Djeddah a été amplifiée par le fait qu’il avait dominé les trois séances d’essais libres avant les qualifications.
«Ce n’est pas seulement une question de rythme de la voiture; nous devons nous assurer que nous sommes fiables, et que nous n’avons pas de problèmes. Après trois séances d’essais libres, j’ai un problème lors des qualifications. Bien sûr, j’ai récupéré jusqu’à la deuxième place, ce qui est bon», a souligné Verstappen.
Malgré cela, la manière par laquelle il a terminé deuxième a dérangé le pilote, vainqueur de 15 courses l’an dernier, un record en Formule 1.
«Vous devez faire une course de récupération, ce que j’aime; ça ne me dérange pas de le faire», a affirmé Verstappen.
«Mais lorsque vous vous battez pour un championnat, et surtout lorsque cela semble se jouer entre deux voitures, nous devons nous assurer que ces deux voitures sont également fiables», a-t-il ajouté.
Le Grand Prix d’Australie, le 2 avril, est la prochaine course au calendrier, une course que Verstappen n’a encore jamais gagnée et de laquelle il a dû se retirer deux fois.
«Nous devons faire mieux», a répété Verstappen. «Il faut seulement avoir un week-end plus propre. Je pense que ce serait bien aussi.»