Mbilli et Derevyanchenko promettent rien de moins que le combat de l’année

Frédéric Daigle, La Presse Canadienne
Mbilli et Derevyanchenko promettent rien de moins que le combat de l’année

QUÉBEC — Christian Mbilli et Sergiy Derevyanchenko sont des habitués aux combats spectaculaires. Pour leur duel au sommet du 17 août prochain, au Centre Vidéotron de Québec, les deux super-moyens ne promettent rien de moins que le combat de l’année.

«Nous avons été 50 % du combat de l’année en 2023 contre (Jaime) Munguia; nous serons 50 % du combat de l’année en 2024 avec Mbilli. La seule différence sera le résultat», a dit Andre Rozier, l’entraîneur de l’Ukrainien établi à Brooklyn, au sujet de leur combat du 10 juin 2023, perdu par décision unanime.

«Il y a le spectacle aussi!, a noté Mbilli au sujet de ses combats souvent spectaculaires. On fait un sport, mais je suis de l’avis qu’on est là pour donner un gros spectacle, divertir le public. (…) je garantis toujours un combat avec un bon spectacle. Ce sera encore le cas le 17 août.»

On ne peut dire maintenant si les deux hommes auront raison, mais l’affiche promet. Mbilli (27-0, 23 K.-O.) est classé premier aspirant au World Boxing Council (WBC), deuxième à la World Boxing Association (WBA) et troisième à l’International Boxing Federation (IBF) et à la World Boxing Organization (WBO).

Sans l’ombre d’un doute, Derevyanchenko (15-5, 10 K.-O.) représente son plus redoutable adversaire depuis ses débuts professionnels.

«Absolument, a assuré Mbilli. Regardez tous les champions qu’il a affrontés chez les professionnels et tous ses combats chez les amateurs: seulement quelques défaites en quelque 400 combats.»

«C’est clair, a opiné son entraîneur Marc Ramsay. Dans l’envergure de l’événement, mais aussi dans la qualité du boxeur qu’on affronte. On a qu’à regarder sa feuille de route: tous les gars qui ont été en mesure de le vaincre étaient soient champions du monde ou le sont devenus.»

Il ne faut donc pas croire que les cinq défaites à la fiche de Derevyanchenko — quatre à ses six derniers combats — font de lui un adversaire facile.

Il a perdu des décisions partagées aux mains de Daniel Jacobs et de Munguia, en plus d’une décision majoritaire contre Carlos Adames, toutes des sorties serrées et des décisions contestées. Après avoir visité le tapis dès le premier round contre Gennadiy Golovkin, il s’est relevé et a livré une chaude lutte à celui qui était encore au sommet de son art en 2019, perdant par décision unanime par des pointages de 115-112 (deux fois) et 114-113.

«C’est un gars qui flirte avec ce niveau-là, a renchéri Ramsay au sujet de Derevyanchenko. C’est un peu le dernier obstacle sur notre route. Si on est en mesure de vaincre ce gars-là comme on pense qu’on va le faire, ça voudra dire beaucoup.»

Qui choisit prend pire?

Avant d’accepter ce combat contre Derevyanchenko, on a proposé trois noms à Mbilli. Ce dernier n’a jamais hésité à choisir l’Ukrainien.

«C’est le plus dangereux, c’est le plus populaire des noms qu’on avait. Et c’est l’un des boxeurs que si je le bats de la manière dont je pense, mon nom fera partie des discussions comme prochain adversaire de Canelo Alvarez. (…) Je vais lui faire mal», a dit Mbilli.

«Les autres combats étaient des combats intéressants, mais on est allé avec le plus difficile, a confirmé Ramsay. C’est aussi celui qui offre la plus grande récompense.»

«Quand on regarde chez les 168 livres, je pense que Christian fait assurément partie des six ou sept meilleurs de la division, a pour sa part expliqué Derevyanchenko. Nous verrons si c’est le cas.»

«Il apporte quelque chose aux 168 livres, a ajouté Rozier. Mais nous faisons partie de l’élite depuis 15 ans. Nous nous sommes toujours extrêmement bien préparés. Nous ne prenons pas cette mission à la légère. Ce sera un combat difficile pour les deux clans.»

Sous-carte relevée

EOTTM promet une sous-carte relevée pour chauffer la foule avant le choc Mbilli-Derevyanchenko.

Pour sa deuxième visite dans l’amphithéâtre de la Vieille Capitale en sept mois, EOTTM proposera un duel de lourds en demi-finale, alors qu’Arslanbek Makhmudov (19-1, 18 K.-O.) fera face à l’Italien Guido Vianello (12-2-1, 10 K.-O).

Makhmudov, 12e aspirant au WBC, affrontera en Vianello un boxeur qui sans faire partie de l’élite de la division, agit en bon «portier». Il vient de perdre une décision partagée contre Efe Ajagbat, top-10 des trois principales associations, dont no 5 au WBC, en avril dernier.

Le protégé de Marc Ramsay a repris le chemin de la victoire à sa dernière sortie, terrassant Miljan Rovcanin en moins de deux rounds au Centre Gervais Auto de Shawinigan le mois dernier.

Il venait de subir en décembre sa première défaite, se faisant passer le K.-O. par Agit Kabayel. Il avait surtout subi une double fracture de la main droite et une luxation du pouce dans ce duel, des blessures sérieuses qui ont nécessité une longue remise en forme.

Le reste de la carte promet de ne pas être banal. Le champion du monde des super-moyens de l’International Boxing Organization (IBO), Osleys Iglesias (11-0, 10 K.-O.), sera notamment en action. Le président d’EOTTM, Camille Estephan, ne pouvait toutefois garantir mardi que son titre allait être en jeu.

EOTTM a aussi fait appel à des boxeurs de la région de Québec en Wilkens Mathieu (9-0, 6 K.-O.) et Leïla Beaudoin (11-1, 1 K.-O.), en plus du pugiliste de Thetford Mines, Thomas Chabot (10-0, 8 K.-O.). La nouvelle recrue d’EOTTM Dzmitry Asanau (7-0, 3 K.-O.), ainsi que les espoirs de Top Rank, copromoteur de l’événement, Abdullah Mason (13-0, 11 K.-O.) et Jahi Tucker (11-1-1, 5 K.-O.), seront aussi de la partie.

L’événement sera présenté sur ESPN aux États-Unis et sur PunchingGrace.com au Canada.

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