Même sans quart et sans receveur no 1, Maas souhaitait diriger les Alouettes

Frédéric Daigle, La Presse Canadienne
Même sans quart et sans receveur no 1, Maas souhaitait diriger les Alouettes

MONTRÉAL — Jason Maas s’amène à Montréal alors que les Alouettes n’ont pour l’instant pas de quart no 1 ni de receveur no 1. Qu’à cela ne tienne: le nouvel entraîneur-chef estime qu’il ne pouvait passer à côté de pareille occasion.

Ce qui l’a convaincu? La présence de Danny Maciocia.

«D’abord et avant tout, quand je regarde ce que l’organisation a installé comme fondation l’an dernier, une grande part de son succès revient à Danny», a indiqué Maas mardi, quand il a été présenté aux médias montréalais dans un hôtel du centre-ville.

«J’ai extrêmement confiance en ces gens qu’il a mis en place et en ses capacités de bâtir une franchise, a ajouté celui qui vient d’avoir 47 ans en novembre dernier. Même sans un quart no 1 et un receveur no 1 pour l’instant (NDLR: Trevor Harris et Eugene Lewis pourront se prévaloir de l’autonomie complète en février), je sais quel genre de relations il a établies avec ces gens et la possibilité de les ramener est très forte. C’était important pour moi.»

Maciocia et Maas sont de bons amis. Mais ce dernier a rapidement indiqué que cela ne comptait pas dans le sport professionnel. Après tout, Maciocia pourrait bien être forcé de lui montrer la sortie dans quelques années. Mais la confiance entre les deux hommes est palpable.

«Je ne pense pas que ni l’un ni l’autre, nous ne craignions que l’autre ne mette pas les efforts nécessaires pour ramener (Harris et Lewis) ou mettre les bons joueurs en place pour que l’on connaisse du succès», a affirmé Maas.

Maas arrive après un séjour plus ou moins fructueux comme coordonnateur à l’attaque des Roughriders de la Saskatchewan. Mais il a été entraîneur-chef des Eskimos d’Edmonton pendant quatre saisons, de 2016 à 2019.

«Je dirais que le fait qu’il a été entraîneur-chef, c’est un atout, a indiqué Maciocia, qui dit avoir mis deux mois à arrêter son choix. Pendant ses quatre saisons comme entraîneur à Edmonton, trois fois il a atteint la finale d’Association. Quand je l’ai dirigé à Edmonton, c’était un joueur, mais c’était aussi un coach. Je lui disais souvent que c’était une question de temps avant qu’il ne soit adjoint ou entraîneur-chef.»

Tous les gens consultés par Maciocia au sujet de Maas ont été élogieux à son endroit.

«Un facteur (qui m’a influencé) en particulier, c’est le fait que Ricky Ray m’ait appelé et ait passé une heure à me faire comprendre ses sentiments au sujet de Maas. Mike Reilly, un joueur que je n’ai pas dirigé, m’a aussi appelé pour me dire que ses trois saisons sous Jason Maas sont ses trois meilleures dans la LCF et il ne faut pas oublier qu’il a gagné une coupe Grey avec un autre entraîneur. 

«Henry Burris et Trevor Harris m’en ont aussi parlé en bien. Mike Moore et Almondo Sewell aussi. Ça a confirmé ce que je pensais de lui. (…) Dans le contexte actuel de notre organisation, je pense que c’est le candidat idéal pour nous amener à un prochain niveau.»

Bien entouré

Maas apporte une attaque diversifiée, basée sur le mouvement et la déception, qui ne sera pas sans rappeler aux partisans des Alouettes ce que Marc Trestman ou Scott Milanovich faisaient il y a quelques années.

«Mon attaque repose sur des fondations installées depuis 10 ans, à commencer avec mes années sous Scott Milanovich puis Marc Trestman, a expliqué Maas. Le mouvement, les schémas, distribuer le ballon où la défense n’est pas, répéter les mêmes concepts afin de prendre en défaut les défenses, s’appuyer sur un quart qui peut distribuer le ballon et progresser. La défense dicte de la façon dont l’attaque fonctionne, mais l’attaque, c’est aussi d’impliquer tout le monde.»

Anthony Calvillo demeurera entraîneur des quarts et agira à titre de coordonnateur à l’attaque. C’est toutefois Maas qui appellera les jeux sur le terrain.

«Mais appeler les jeux, c’est la partie la plus facile, a-t-il indiqué. Ça repose sur tout le travail fait en amont. (…) Je suis bien heureux de compter sur un gars de la trempe d’Anthony et de tous les autres entraîneurs pour m’aider.»

Maas a également eu de très bons mots au sujet de Byron Archambault, qui ajoutera le titre d’adjoint à l’entraîneur-chef à ceux de coordonnateur des unités spéciales et d’entraîneur des demis défensifs.

«Je sais à quel point c’est un bon entraîneur de la façon dont je l’ai vu diriger ses joueurs sur le terrain et de la façon dont Danny en a parlé. Il le tient es très haute estime. Et comme coordonnateur des unités spéciales, tu as le pouls de tout le monde, car tu as des joueurs défensifs et offensifs sous la main. Je pense que c’est un excellent entraîneur et je suis fier qu’il campe ce rôle.»

Leader né

Maciocia a dit qu’il ne compte plus le nombre de fois où il a vu Maas faire preuve d’un grand leadership. Il a d’ailleurs raconté une anecdote qui résume bien de quelle façon son nouvel entraîneur est un meneur d’hommes.

«En 2005 (à Edmonton), on avait une fiche de 3-2 dans les cinq dernières rencontres de la saison. (Le quart) Ricky Ray avait beaucoup de difficulté à produire des points. Dans la demi-finale à Calgary, on perdait à la mi-temps et j’ai embarqué Jason. Il nous a amenés à la finale de l’Ouest. 

«Après le match, les journalistes me demandaient qui allait être le quart partant la semaine suivante en Colombie-Britannique. J’avais 38 ans et j’ai fait ce que tous les entraîneurs font: j’ai patiné en disant que je devais revoir les films. Je n’avais aucune idée comment mener ce dossier.

«Le lendemain, j’ai fait venir les deux gars dans mon bureau et je leur ai dit que je n’avais jamais vécu ça et que je voulais savoir comment eux voyaient ça. C’est Jason qui m’a dit que c’était Ricky qui nous avait amenés là et que c’était à lui d’être le partant. Si jamais on avait besoin de lui, il serait prêt.

«Contre les Lions, le match était 21-21 et on venait de connaître quatre séries au bout desquelles on a dégagé. J’ai décidé de faire entrer Jason et il nous a gagné le match, nous menant à la Coupe Grey. Après le match, je savais qui était mon quart partant pour la finale: l’exercice, je l’avais déjà fait. La semaine suivante, en finale contre Montréal, on menait 10-1 à la mi-temps. En rentrant vers le vestiaire, Jason m’a regardé d’un air qui voulait dire : ‘N’y pense même pas; il va être correct Ricky’. Ricky a été nommé le joueur par excellence après ce match.

«Après le match à Calgary, Jason a raconté ce que je viens de vous raconter dans le vestiaire. Il savait que s’il ne le faisait pas, on aurait pu avoir un vestiaire divisé.»

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