MONTRÉAL — «Je n’ai joué qu’une fois à Atlanta et on a concédé un but à la 95e minute», avait déclaré le milieu de terrain finlandais Lassi Lappalainen, du CF Montréal, vendredi après-midi. «Nous allons nous assurer que ça n’arrive pas (samedi).»
Ce dont il a été témoin depuis les lignes de côté durant les 15 minutes qui ont suivi sa sortie du match, samedi, a été pire encore.
Même les plus fatalistes et pessimistes partisans du CF Montréal n’auraient pu imaginer pareil dénouement. Deux buts concédés en moins de 10 minutes – dont le deuxième dans les temps d’arrêt – à une équipe qui ne comptait que 10 joueurs sur le terrain, ont transformé une victoire en apparence certaine du CF Montréal en douloureux match nul de 3-3 contre Atlanta United au stade Mercedes-Benz.
Dans le camp montréalais après la rencontre, il n’était pas question de se réconforter avec le fait que l’équipe venait de récolter un premier point au classement, après trois revers en MLS, ni avec le fait qu’elle avait enfin amassé un point à Atlanta, après quatre défaites successives.
Encore une fois, comme c’est arrivé trop souvent l’an dernier, le CF Montréal a laissé filer de précieux points tard dans un match.
«Il y a peut-être eu un peu de complaisance, pensant que le travail était fait avant qu’il ne soit complété, à cause de l’allure du match», s’est aventuré à expliquer le défenseur Kamal Miller.
Dans l’esprit du milieu de terrain Djordje Mihailovic, le temps est venu de faire un examen de conscience collectif avant que l’équipe montréalaise ne reprenne le collier, le 2 avril à Cincinnati.
«Nous allons tous devoir nous regarder longuement dans le miroir et essayer de comprendre ce qui se passe avec nous. Ça inclut tout le monde, et moi-même. Nous avons un peu de temps avant notre prochaine partie, mais c’est préférable de faire ça maintenant avant que ce soit trop tard.»
Auparavant, a aussi noté Mihailovic, les joueurs doivent se donner quelques jours sans penser au soccer avant de se remettre à la tâche.
«Nous avons eu un très difficile début de saison avec la Ligue des champions de la Concacaf et des adversaires coriaces pour amorcer la campagne. Ce premier mois a été exigeant, mentalement, et avant de nous pencher sur les aspects que nous devons examiner et améliorer, nous avons besoin de prendre quelques jours pour libérer notre esprit.»
Une réaction impressionnante
Si l’on exclut ces deux buts tardifs d’Atlanta United, l’équipe montréalaise a somme toute livré un fort match. Une performance qui venait clore une séquence de cinq parties en 14 jours, et sur un terrain inhospitalier, en plus.
Mais de tous les éléments positifs, la prestation d’Ismaël Koné est celle qui méritait probablement la meilleure note.
Koné avait pourtant mal entamé la rencontre, avec une erreur qui a directement coûté un but à la sixième minute. Quatre minutes plus tard, il a écopé un carton jaune qui aurait pu atténuer sa fougue. Ce fut tout le contraire.
«(Ismaël) a joué un gros match. Il a généré beaucoup d’énergie. C’est probablement l’une de ses meilleures parties de l’année», a mentionné Miller.
Mihailovic a été particulièrement épaté par la réaction de Koné après sa bévue qui a permis à Josef Martinez d’ouvrir la marque.
«Pour un jeune, l’erreur qui a mené au but, ça peut le tuer. Je suis passé par là. Honnêtement, ç’a été impressionnant de voir comment il a rebondi et qu’il s’en est relevé. Il a marqué un but, m’a servi une belle passe sur mon filet et il a gagné un penalty», a relaté Mihailovic.
«Il a été impliqué dans nos trois buts après cette erreur, ce qui donne une idée de sa force de caractère et de son développement. C’est très bon à voir de la part d’un joueur qui a un grand potentiel, à mon avis. Il a un très bel avenir», a ajouté Mihailovic.