Moto Canada demande aux automobilistes d’être plus prudents avec les motocyclettes

La Presse Canadienne
Moto Canada demande aux automobilistes d’être plus prudents avec les motocyclettes

MONTRÉAL — Moto Canada appelle les automobilistes à faire plus attention aux motocyclistes, alors que le nombre de décès liés aux motocyclettes a augmenté dans les dernières années. 

L’organisme profite du Mois national de la sensibilisation de la sécurité à moto de route, qui a lieu au mois de mai, pour rappeler aux automobilistes qu’il faut faire attention aux motocyclistes, qui sont plus vulnérables, indique Paul Demers, vice-président, relations externes à Moto Canada.

Le mois de mai est synonyme du début de la saison des motocyclettes, indique Paul Demers.

Statistique Canada a recensé 232 morts liés à la motocyclette en 2021, une augmentation de 16,5% par rapport à 2017. Le nombre d’automobilistes décédés sur la route a diminué pendant la même période.

M. Demers a indiqué à La Presse Canadienne qu’il observait un déclin dans le nombre d’accidents qui impliquent seulement un motocycliste, mais une augmentation pour les accidents qui impliquent un motocycliste et une voiture. «Surtout dans les centres urbains et surtout lorsque les voitures tournent à gauche», a-t-il affirmé.

Il a poursuivi en relatant les propos d’automobilistes à la suite des collisions. «On entend souvent « je n’ai juste pas vu la motocyclette ».»

Quelque 55% des décès liés aux motocyclistes entre 2016 et 2020 sont survenus à la suite d’une collision qui impliquait deux véhicules ou plus.En 2022, 829 892 motocyclettes et cyclomoteurs avaient été immatriculés au Canada.

«Il y a plus de motos sur les routes que jamais auparavant et nous sommes impatients de travailler avec les autorités gouvernementales de tout le pays pour rendre nos routes plus sûres», a déclaré Landon French, président et chef de la direction de Moto Canada, dans un communiqué.

«Les motocyclistes sont confrontés à des risques plus élevés sur nos routes, car ils ont souvent du mal à se faire remarquer par les autres automobilistes», a-t-il poursuivi.

Sylvain Bergeron, président de la Fédération motocycliste du Québec (FMQ), invite les automobilistes à abandonner ce qu’il appelle les «activités parascolaires», comme l’usage du téléphone cellulaire et des systèmes de loisirs dans les automobiles, pendant la conduite, car ils ont une influence sur «la sécurité des autres usagers».

De 40 à 60 motocyclistes meurent sur les routes chaque année au Québec, indique M. Bergeron. «Il reste beaucoup de travail à faire, dit-il. Un décès, un blessé grave, c’est toujours un de trop».

M. Bergeron pense que la solution passe les campagnes de sensibilisation, comme celle du mois de mai. Son organisme donne aussi des «formations de rafraîchissement» en partenariat avec la SAAQ, conçues pour des motocyclistes qui ont déjà de l’expérience.

Les actions de la FMQ sont un modèle pour le reste du Canada, d’après Paul Demers.

«Pas toujours conscients»

«Les automobilistes ne sont pas toujours conscients du risque qu’ils représentent pour les autres usagers routiers», stipule Sylvain Bergeron.

À travers cela, les VUS, de plus en plus nombreux sur les routes, sont plus dangereux. Puisqu’ils sont généralement plus lourds, les impacts de leurs collisions sont plus importants, fait savoir le président de la FMQ. 

Moto Canada travaille pour que les gouvernements et les villes n’oublient pas les motocyclistes lors de l’aménagement des infrastructures routières, indique M. Demers. La peinture sur les routes doit être antidérapante, les nids-de-poule, remplis, et les garde-fous, adaptés, pour assurer une sécurité aux motocyclistes. 

Toutefois, les motocyclistes doivent assurer leur propre sécurité, affirme Sylvain Bergeron. «Il faut que les [motocyclistes] soient sensibilisés au port de l’équipement de protection» dès qu’ils apprennent à conduire, donne-t-il en exemple. «On voit malheureusement beaucoup de personnes non protégées rouler».

«En même temps, le motocycliste doit être visible, agir d’une façon prévisible, mais rouler comme si [personne ne le voyait]», soit de manière prudente, ajoute M. Bergeron.

Paul Demers abonde dans le même sens. En moto, l’important «ce n’est pas ce que tu as entre les jambes. C’est ce que tu as entre les oreilles».

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