MONTRÉAL — Oui, le CF Montréal a connu un début de saison difficile. Mais les dernières semaines ont été encourageantes aux yeux de son vice-président et chef de la direction sportive, Olivier Renard.
«Je ne suis pas trop favorable aux bilans de mi-saison, car nous sommes très loin encore de nos objectifs et il reste beaucoup de matchs à jouer, a déclaré Renard pendant l’entraînement des siens, jeudi, au Centre Nutrilait. Vous l’avez vu comme nous: il y a eu du mauvais, du très mauvais et du mieux. On est dans une phase nettement plus positive.»
Le CF Montréal occupe actuellement le neuvième et dernier rang donnant aux éliminatoires dans l’Association Est de la Major League Soccer. Sa fiche de 7-9-1 pour 22 points n’est pas la plus reluisante, mais Renard aime mieux regarder les 14 dernières parties toutes compétitions confondues de l’équipe pour évaluer son club.
«Dans les 14 derniers matchs, nous avons neuf victoires, quatre défaites et un nul. Si on avait pu avoir cette moyenne-là depuis le début de saison, ça aurait été bien mieux, a-t-il philosophé. Pas que le classement soit catastrophique, loin de là: nous sommes toujours dans le portrait pour les éliminatoires, qui est l’objectif no 1 du club. On a eu un début de saison compliqué. On a eu de bons jeunes qui ont saisi leur chance. C’est vrai qu’ils ont été lancés dans le feu de l’action un petit peu trop vite, mais c’était la force des choses avec les départs et les blessés.»
Renard s’attendait d’ailleurs à ce début de saison difficile après les départs d’Ismaël Koné, Alistair Johnston, Joaquin Torres et Djordje Mihailovic, notamment.
«C’est le retour du balancier avec l’excellente saison que nous avons connue. Les joueurs voulaient aussi partir: ça n’a rien avoir avec le manque de désir de jouer ici, mais ce sont des ambitions sportives. Quand un club fait bien, il y a de plus en plus d’intérêt pour ses joueurs. Ça va se reproduire encore dans les semaines, les mois et les années à venir. C’est comme ça que ça fonctionne, surtout au football européen.
«Nous avons eu aussi beaucoup de blessures, a-t-il ajouté plus tard dans la conversation. Heureusement, on a eu la série de 11 matchs en une trentaine de jours, qui a été énorme. Les joueurs et le personnel ont repris le dessus sur les blessures. On a réussi à mettre de l’ordre dans tout ça pour avoir le maximum de joueurs disponibles.»
Pas de panique
C’est sûrement pour cette raison que Renard n’a pas cédé à la panique quand son club — et son nouvel entraîneur-chef — a connu un début de saison difficile.
«On commence à avoir l’habitude: chaque début de saison, c’est le même genre de questions et le même genre de stress. Nous avions aussi mal commencé la saison 2022. L’important, c’est que le club donne la chance aux joueurs qu’il a signés.
«Nous sommes très contents de la qualité de l’équipe par rapport à ce que nous investissons et la qualité des joueurs, ainsi que des experts de la ligue qui nous attendent au fond du classement. Je reste convaincu qu’on a une équipe capable de fournir du bon football et d’attirer des gens au stade qui auront du plaisir.»
D’ailleurs, si certains ont interprété le départ de Kamal Miller comme un geste de panique, Renard assure que c’était une transaction finement planifiée.
«C’était pour améliorer l’équipe. C’est vrai qu’avec les blessures, (la venue d’Ariel) Lassiter est devenue une nécessité par la suite, mais le joueur visé était Bryce (Duke) et il fallait attendre le bon moment, avec les finances que nous avons.»
Quant à Hernan Losada, malgré le début de saison difficile de l’équipe, Renard n’a jamais douté de lui.
«Il arrivait dans un contexte très délicat pour lui, pour différentes raisons: il devait succéder à une année exceptionnelle et succédait à Wilfried Nancy qui est parti dans la situation que vous savez. C’était important pour le club de le soutenir. Il avait beaucoup de pression, je crois qu’il avait une fiche de 1-6 à ses sept premiers matchs. On est resté calme comme club et on a parlé plus avec les joueurs qu’avec lui, car il savait que ça allait être compliqué au départ. Pas aussi compliqué, mais compliqué.»
Ça ne veut pas dire pour autant que Renard n’aimerait pas voir quelques changements apportés au style montréalais.
«C’est vrai que dans le style de jeu, je ne vous cache pas que je m’attends à voir du meilleur football. Mais on part de tellement loin avec des situations tendues à gauche et à droite, l’important est de prendre les points et quand le bateau reprendra son rythme de croisière, j’espère que les joueurs retrouveront un style que le club et moi espérons qu’ils atteignent. C’est vrai que le coach est venu avec des idées d’un style plus vers l’avant, mais il est d’accord avec moi de ce qu’on aimerait avoir sur le terrain, au-delà de la victoire ou de la défaite.»
Le CF Montréal relancera ses activités le 21 juin quand il accueillera le Nashville SC.