Pascal veut continuer d’écrire sa légende; Osias veut y mettre un point final

Frédéric Daigle, La Presse Canadienne
Pascal veut continuer d’écrire sa légende; Osias veut y mettre un point final

MONTRÉAL — Jean Pascal veut continuer d’écrire sa légende. Terry Osias souhaite y mettre un point final. On ne pourrait trouver une histoire qui s’écrit davantage toute seule.

Pascal (36-7-1, 20 K.-O.), champion du monde de trois associations chez les mi-lourds, affrontera Osias (13-0, 6 K.-O.), dont la route vers les sommets a été minée par la pandémie et un lymphome, dans un combat disputé à 200 livres, soit les lourds-légers, le 21 septembre au Colisée de Laval.

«Ma motivation n’est pas l’argent, mais de laisser ma marque, marquer l’histoire, a affirmé Pascal lors de l’entraînement public de mardi, au club The Corner de Montréal. Je veux être considéré comme le plus grand de tous les temps au Canada.»

Le vétéran sur le retour contre le jeune loup: une histoire dans laquelle Pascal a déjà joué, mais dans le rôle inverse.

Il y quelque 14 ans déjà, Pascal se frottait au vétéran Bernard Hopkins, alors âgé de 45 ans et de 18 ans son aîné. Après un combat nul, Hopkins a ravi les ceintures du World Boxing Council (WBC) et de l’International Boxing Organization (IBO) lors du deuxième choc entre les deux hommes.

Osias veut maintenant prouver que l’élève peut avoir raison du maître.

«C’est un nouveau chapitre pour moi. C’est un tremplin vers un championnat du monde. Et c’est un passage de flambeau, a-t-il dit. (…) C’est business. J’ai beaucoup de respect pour Jean, mais maintenant c’est mon tour.»

«Je ne pensais pas dire ça un jour, mais je me retrouve dans les chaussures de Bernard Hopkins et non de Roy Jones fils, a noté Pascal, aujourd’hui âgé de 41 ans. Je suis un boxeur vieillissant qui garde la forme. Je vais utiliser mon expérience pour devenir, peut-être, le Bernard Hopkins du Québec.

«J’ai un bagage d’expérience énorme: je suis le plus expérimenté au Québec en boxe professionnelle, ça va me servir à gagner ce combat. Je sais dans quoi je m’en vais, mais je ne suis pas certain que Terry sache dans quoi il s’est embarqué.»

Osias, ancien partenaire d’entraînement de Pascal, connaît les trucs de son adversaire et ne s’est pas laissé impressionner.

«J’espère qu’il pense qu’il va gagner, a-t-il lancé. Moi, je sais que je vais gagner ce combat-là. J’ai battu le cancer, je reviens de loin. Ensuite, il y a mes aptitudes. Je suis plus intelligent sur le ring, j’ai la meilleure équipe derrière moi. Je suis plus grand, plus gros, plus vite. Pour toutes ces raisons, je vais l’emporter.

«Ce moment-là, je l’ai visualisé depuis que j’ai commencé chez les amateurs. Quand je dis que c’est à mon tour, je sais où je m’en vais.»

Adaptation

Pascal souhaite devenir champion du monde pour la troisième fois dans une deuxième division de poids. Il l’admet, ce retour sur le ring après 18 mois ne s’est pas fait sans heurt.

«C’est sûr que la coordination, le rythme, le cardio étaient désuets. Ça a pris un peu de temps pour revenir, mais je suis en train de retrouver tout ça. Je serai prêt pour le 21 septembre.»

Huit ans après sa défaite contre Hopkins, Pascal a vaincu Marcus Browne pour devenir champion intérimaire de la World Boxing Association (WBA) des mi-lourds. Un titre confirmé après sa victoire contre Badou Jack à son combat suivant. Six mois plus tard, c’est un test antidopage positif qui venait le mettre K.-O. et lui retirer son titre.

«Le passé, c’est le passé. Ce qui est arrivé est arrivé, a-t-il martelé. De mon côté, j’ai refait des tests avec des cheveux qui prouvaient le contraire. Mes proches et moi savons que je suis innocent. On passe à autre chose.»

Autre chose, c’est la quête d’un titre chez les lourds-légers. Jack est champion du WBC: Pascal estime que c’est toujours à sa portée, lui qui aura 42 ans en octobre. Un titre mineur de la WBO devrait d’ailleurs être à l’enjeu dans deux semaines.

Mais surtout, il veut faire oublier sa dernière sortie, une performance en deçà des attentes contre l’Allemand Michael Eifert en combat éliminatoire de l’IBF chez les mi-lourds, le 16 mars 2023.

«Sur le coup, je pensais en avoir fait assez pour l’emporter, mais pour dire la vérité, c’était une mauvaise soirée au bureau, ce qui est beaucoup plus dommageable pour un boxeur que pour un journaliste», a lancé Pascal, l’oeil taquin.

«New Era me donne une chance d’offrir une nouvelle prestation, de prouver aux gens que mars dernier était simplement une mauvaise journée au bureau.»

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