MONTRÉAL — Les Québécois Simone Plourde et Charles Philibert-Thiboutot ont tous deux remporté leur vague de qualification en vue de la finale du 1500 mètres des Essais canadiens d’athlétisme.
Plourde, qui occupe le 40e rang mondial au classement qualificatif de la discipline en vue des Jeux olympiques de Paris, a signé un temps de quatre minutes, 15,66 secondes (4:15,66), deuxième meilleur chrono des qualifications, derrière Lucia Stafford (4:13,89), déjà assurée de participer aux JO.
«J’aime ça courir sous la pluie. Je préfère ça à une canicule comme la semaine dernière, a noté Plourde. Étant donné que c’est une course stratégique, le temps n’est pas très important.
«Je n’avais pas besoin de trop travailler, j’essayais de garder le plus d’énergie pour [dimanche] avec la finale à midi.»
La Montréalaise de 23 ans doit attendre les résultats des autres championnats nationaux disputés ce week-end avant de savoir si elle fera partie des 45 coureuses à prendre le départ dans la capitale française en août prochain.
«C’est un petit peu stressant, mais en même temps, je me dis que je suis en opposition de me qualifier», a admis Plourde.
Le standard olympique est 4:02,50. Plourde a obtenu son meilleur résultat, 4:05,92, en mai dernier à Los Angeles.
«Je vais essayer de gagner. C’est une course de championnat, la position est très importante. S’il y a un bon chrono, ça arrivera. Le plateau est très relevé, alors ça devrait être une course rapide.»
Deux autres Québécoises sont qualifiées pour la finale, soit Florence Caron (4:16,15) et Jessy Lacourse (4:17,96).
Philibert-Thiboutot est davantage dans la gestion de course et à la recherche de bonnes sensations en piste, lui qui a déjà obtenu le standard et dont la qualification olympique ne devrait être qu’une formalité.
Le coureur de 33 ans de Québec a signé le meilleur temps des qualifications en 3:41,45, loin de son meilleur temps cette saison de 3,34,50 et de sa marque personnelle de 3:32,94, réussie l’an dernier.
«Le but était de ne pas me mettre dans le trouble, a expliqué Philibert-Thiboutot. Avoir été dans le peloton, j’aurais pu tomber. Après 800 m, je me suis assuré de monter à l’avant. Je voulais gagner.
«Les sensations reviennent. C’est dur à dire dans une préliminaire comme ça, car tu te jauges et tu ne veux pas aller à fond. Je me sens bien, je me suis bien reposé cette semaine. Je sens que je suis en jambes.»
Les Québécois Matthew Beaudet (3:48,88), Kevin Robertson (3:44,07) et Émile Toupin (3:43,03) l’accompagneront en finale.
Morales-Williams haut la main
Au 400 m, la jeune sensation Christopher Morales-Williams, l’homme le plus rapide au monde sur 400 mètres cette saison, n’a pas déçu. Après avoir couru les qualifications en 45,77 secondes, il a dominé la finale en 45,44 pour confirmer sa participation aux Jeux de Paris.
«C’est complètement surréel. J’ai du mal à absorber tout ça. C’est un rêve qui se réalise», a raconté le jeune phénomène de 19 ans, encore à bout de souffle après la course.
Ce n’est pas une surprise en soi: le sprinter de Vaughan, en Ontario, détient la marque canadienne de 44,05 depuis mai dernier. Il s’agit du 400 m le plus rapide couru cette saison. Celui qui étudie à l’Université de la Georgie a remporté toutes ses courses sur la distance en 2024.
Ça ne l’a pas empêché d’apprécier le moment et surtout, d’avoir une pensée pour son grand-père, récemment décédé, qui a représenté l’Équateur en piste.
«C’est une victoire pour toute ma famille. C’était un rêve pour tout le monde. Mon grand-père, qui est récemment décédé, courait au niveau national pour l’Équateur. De réaliser cet exploit quelques générations plus tard, c’est un peu une façon de réaliser son rêve.»
Champion national en titre, Morales-Williams a remporté le championnat universitaire américain et occupe actuellement le premier rang mondial, après avoir mis la main en 2023 sur la médaille d’argent des Championnats panaméricains juniors.
«C’est bien d’avoir mis ça derrière moi. Je ne pouvais pas rater l’occasion de défendre mon titre canadien. Mais mon objectif est les JO et il n’y a plus rien dans mon chemin.»
On ne le reverra toutefois pas sur le circuit universitaire: Morales-Williams était vêtu de ses nouvelles livrées fournies par Adidas, avec qui il a conclu un partenariat qu’on devine lucratif.
Zoe Sherar (51,25) a devancé Lauren Gale (51,35) chez les dames. Les deux sprinteuses étaient déjà qualifiées pour les JO. Savannah Sutherland (52,00) a complété le podium.
Arop sans trop forcer
Au 800 m, le champion du monde en titre Marco Arop a remporté sa finale par plusieurs longueurs, stoppant le chrono à 1:43,71, qui aurait été suffisant pour un standard olympique s’il ne l’avait pas déjà couru plusieurs fois.
«Je suis seulement heureux d’être en santé et d’aller aux Jeux avec une mentalité différente cette fois-ci, avec le titre de champion du monde, a déclaré l’athlète de 25 ans. C’est une bonne chose d’avoir couru deux jours consécutifs ici. C’est une bonne expérience.»
Il a devancé l’un des trois Québécois en piste, Zakari Mama-Yari (1:46,59) et le Britanno-Colombien Matti Erickson (1:46,79).
Olivier Desmeules (1:49,68) et Yassine Aber (1:50,00) ont terminé en sixième et huitième places, respectivement.
Arop se rendra en Europe dès la semaine prochaine afin de s’acclimater et prendre part à une compétition à Monaco, le 12 juillet. Il rejoindra le camp canadien à Barcelone par la suite.
«Je me sens beaucoup plus en confiance en allant à ces JO que la dernière fois», a-t-il dit avant de prendre congé des journalistes.
Chez les dames, la course a été chaudement disputée. Jazz Shukla l’a emportée avec panache en 1:58,20, réussissant son meilleur chrono, le standard olympique et un record du championnat.
L’Ontarienne a devancé sa compatriote Aurora Rynda (2:02:03) et la Britanno-Colombienne Addy Townsend (2:03,15) pour assurer sa place à Paris.
