MONTRÉAL — Quand un joueur de tennis entre dans la trentaine, il lui reste encore des opportunités d’exercer sa passion et d’être compétitif, si le corps veut bien suivre. Mais c’est aussi l’occasion de se remémorer quelques-uns de ses plus beaux souvenirs. Milos Raonic et Vasek Pospisil en ont conservé de très agréables de leurs passages précédents à Montréal.
Les deux Canadiens, qui ont reçu des laissez-passer des organisateurs du tournoi directement au tableau principal, sont tour à tour revenus sur quelques-uns de leurs beaux moments passés à Montréal lors de rencontres de presse séparées, dimanche midi.
Ça inclut leur duel en demi-finale du tournoi de 2013, que Raonic avait gagné en trois sets, le dernier par un score de 7-4 au bris d’égalité.
«Ç’a été le premier grand résultat que j’ai eu, et c’était très spécial avec la foule et les matchs sur le court Banque Nationale (aujourd’hui baptisé court Rogers)», a déclaré Pospisil lors d’une rencontre avec les médias lors du premier jour du volet des qualifications.
«Quand je vois les vidéos de cette année-là, ces matchs que j’ai joués, c’est très spécial et c’est quelque chose que je vais garder avec moi pour le reste de ma vie», a ajouté Pospisil, dont la rencontre de presse s’est principalement tenue en français.
Raonic se souvient de ce match en particulier parce que les deux Canadiens se trouvaient à des stades différents de leur cheminement professionnel.
«Je me rappelle que pour lui, c’était le premier moment vraiment important dans sa carrière. De mon côté, je flirtais avec le top-10 pour la première fois. Il y avait donc ces types de pression différents pour lui et pour moi, et de devoir vivre ça. C’est probablement le match le plus important que j’ai gagné ici durant ma carrière, et il n’y a pas de doute que ça représente un beau souvenir.»
Au-delà de cet affrontement avec Pospisil, Raonic s’est remémoré ses premières années à Montréal qui, a-t-il affirmé, lui ont apporté beaucoup, autant sur les plans professionnel que personnel.
«C’est très agréable d’être de retour. Ça fait cinq ans. J’ai l’impression que ça fait longtemps. J’ai joué quelques-uns de mes meilleurs matchs de tennis à Montréal. J’étais ici pendant quelques années qui ont été cruciales au développement de ma carrière», a mentionné Raonic.
Lorsqu’il a été invité à préciser sa pensée, Raonic est revenu sur les années où il était encore adolescent.
«Je crois que j’avais 16 ou 17 ans quand j’ai déménagé ici. C’était la première fois que je quittais la maison et je pense que vous grandissez un peu plus vite, vous gagnez en maturité. D’être ici, aussi, pour la première fois dans une sorte d’ambiance de groupe avec d’autres joueurs. Et il y avait l’équipe (d’entraîneurs) avec Louis (Borfiga) et Guillaume (Marx) qui ont apporté de l’expérience internationale et les objectifs que vous devez traverser pour réussir au tennis», a expliqué Raonic, qui conserve aussi de précieux souvenirs et de bonnes relations avec sa famille d’accueil.
«Ma famille d’accueil, qui demeurait à deux rues d’ici, et moi sommes restés incroyablement proches. Je me rendais à pied à travers le parc tous les jours pour aller m’entraîner. Avec tout ça, je pense que j’ai changé et beaucoup grandi pendant ces deux années», témoigne l’Ontarien de 33 ans.
Avec 200 victoires de plus que de défaites en simple en carrière (383-183) sur le circuit de l’ATP, huit titres et une ascension jusqu’au troisième échelon du classement de l’ATP, un tour de force qu’il a réalisé le 21 novembre 2016, Raonic est certainement l’un des moteurs de la réussite du tennis canadien au cours des 15 dernières années.
À ce sujet, Raonic s’est montré plutôt humble.
«J’ai toujours laissé à d’autres personnes le soin de donner leur avis sur la façon dont les choses ont évolué et pourquoi elles ont changé, parce que tout ce qui m’importait, c’était d’essayer de jouer le meilleur tennis possible, d’être aussi bon que possible. Et si ç’a eu d’autres répercussions, tant mieux si c’est le cas», a d’abord mentionné Raonic.
«Oui, le tennis (au Canada) est dans une situation bien plus favorable. Ces dernières années, il y a eu des exploits individuels comme Bianca (Andreescu) qui a gagné les Internationaux des États-Unis, mais il y a aussi eu la Coupe Davis et la Coupe Bllie-Jean-King. Ce sont des moments où, même pendant que le tennis canadien était en croissance, je doute que les gens pouvaient imaginer que ça se produirait aussi rapidement», a enchaîné Raonic.
L’Ontarien reconnaît que l’évolution du tennis canadien a été des plus importantes depuis ses premières années sur le circuit professionnel, et tout ça ne peut être que bénéfique pour la relève, croit-il.
«Ça fait une grande différence lorsque vous grandissez et que vous voyez qu’en tant qu’athlète de ce pays, vous pouvez réussir dans ce sport. Et maintenant que vous avez de plus en plus d’athlètes qui réussissent, je pense que vous croyez davantage au processus pour les jeunes qui viennent ici au Centre national. Vous venez ici et vous croyez que c’est un processus qui fonctionne, que c’est un processus qui a développé de grands joueurs.»