MONTRÉAL — Au terme d’un combat très serré, Mary Spencer a battu l’Allemande Naomi Mannes par décision unanime pour mettre la main sur le titre intérimaire des super-mi-moyennes de la World Boxing Association (WBA), jeudi.
Les trois juges réunis autour du ring du Cabaret du Casino de Montréal ont remis des cartes de 96-93 en faveur de Spencer (9-2, 6 K.-O.).
C’est une chute au tapis au 10e et dernier round de Mannes qui aura fait la différence dans ce combat, au cours duquel Mannes (7-4-1, 4 K.-O.) a donné bien du fil à retordre à la nouvelle championne.
«En attendant les pointages, je ne sais jamais comment le combat sera jugé. Sur le ring, j’ai tendance à tout magnifier: si je me fais frapper deux fois, j’ai l’impression que j’ai reçu 20 coups, a expliqué Spencer. Je savais que les coups en puissance, c’est moi qui les avais placés. Même s’ils ne semblaient pas si solides, je savais qu’avec quelques bons crochets de gauche notamment, j’avais touché la cible. Les juges sont formés pour voir ces coups, je comptais donc sur leur professionnalisme.
«Elle m’a frappée souvent, des coups peu puissants, mais certains juges accordent autant de valeur à ces coups qu’à des coups en puissance, a-t-elle ajouté. Vous ne savez jamais. Je savais que c’était serré. J’espérais qu’ils aient vu les coups les plus puissants.»
La troisième fois a été la bonne pour Spencer, qui avait perdu ses deux premières chances de mettre la main sur un titre mondial, aux mains de la Belge Femke Hermans. Spencer, qui était la troisième aspirante à la WBA avant ce combat.
«C’est bien de quitter avec la ceinture cette fois-ci, a lancé Spencer, qui occupe aussi le troisième rang à l’International Boxing Federation (IBF), en plus de pointer au quatrième échelon à la World Boxing Organization (WBO) et au cinquième au World Boxing Council (WBC). Elle a un style similaire à Femke, j’ai vu ça dès les premiers films que j’ai vus. Je m’attendais à ce qu’elle se tourne gauchère, mais pas pour les 10 rounds. Ça m’a surpris, mais c’était brillant de sa part.»
Spencer espère maintenant avoir l’occasion de se battre pour le titre régulier contre la championne Terri Harper.
«Ce serait beaucoup mieux que ce soit le titre régulier. Nous verrons ce que Terri fait. Ce serait tout un combat entre Terri et moi. Quand je me bats contre une fille qui bouge ou une gauchère, ça ne fait pas des combats intéressants, ni pour les spectateurs ni pour moi.»
Départ canon
Fidèle à son habitude, Spencer a lancé les hostilités en se lançant à l’attaque. Dans les deux premiers rounds, elle a contrôlé le ring et lancé les meilleurs coups, tous encaissés par Mannes, classée quatrième à la WBA et sixième à l’IBF.
Mais l’Allemande a petit à petit repris le dessus, tandis que Spencer, comme on l’a vu à son premier combat contre Hermans, a semblé à bout de souffle en certains moments. Mannes en a profité pour se rapprocher au pointage. Ses coups ne semblaient pas violents, mais elle a touché régulièrement.
Les juges ont toutefois mieux apprécié la puissance de Spencer et quand l’Allemande s’est retrouvée un genou au tapis au 10e, une chute tout de même controversée, son sort s’en est trouvé scellé.
Trois ceintures
Deux autres ceintures étaient à l’enjeu dans ce gala, toutes deux de la North American Boxing Federation (NABF).
Imam Khataev (8-0, 8 K.-O.) a d’abord défendu son titre des mi-lourds par arrêt de l’arbitre après 45 secondes du septième round contre Ezequiel Maderna (31-13, 21 K.-O.).
Puis, en finale, le super-léger Arthur Biyarslanov (16-0, 14 K.-O.) a également défendu son titre. Il a complètement déclassé le Hongrois Tamas Kiliti (10-1, 6 K.-O.), l’envoyant quatre fois au tapis, dont la dernière à 1:38 du troisième round.
Efficace Guerrero
Le mi-moyen montréalais Christopher Guerrero (12-0, 7 K.-O.) a été méthodique face à l’Américain Courtney Pennington (17-9-3, 7 K.-O.), qu’il a finalement vaincu par arrêt de l’arbitre au quatrième round.
Guerrero a ouvert la machine en fin de troisième, atteignant pour la première fois solidement le boxeur de Brooklyn, qui s’est retrouvé en difficulté, mais a été sauvé par la cloche. Au quatrième, Guerrero a retrouvé les mêmes failles. À 1:56, Pennington n’en pouvait plus d’encaisser. Quand il s’est retrouvé une troisième fois au tapis, l’arbitre Yvon Goulet a signalé que le combat était terminé.
Mathieu, encore
Wilkens Mathieu (11-0, 7 K.-O.) s’est frotté au vétéran argentin Rolando Mansilla (19-16-1, 9 K.-O.) dans un combat présenté chez les mi-lourds. Le boxeur de Québec a bien travaillé son adversaire, qui a encaissé beaucoup plus qu’il n’a donné.
Mansilla a finalement visité le tapis deux fois au quatrième round, à la suite de puissantes salves au corps de Mathieu. Goulet a stoppé les hostilités après la deuxième chute, à 1:41 de l’engagement pour un K.-O. technique.
Il s’agit d’une deuxième victoire en moins de trois semaines pour Mathieu, qui a vaincu Facundo Nicolas Galovar par décision unanime sur la carte Mbilli-Derevyanchenko le 17 août dernier.
Dans un combat disputé en deux temps, Avery Martin Duval (12-0-1, 7 K.-O.) a inscrit une victoire par décision unanime contre l’Argentin Jesus Daneff (13-12-4, 4 K.-O.). Le léger de Montréal a obtenu la faveur des juges 79-73, 80-72 et 80-71.
Le début de combat de Martin Duval ne laissait pas présager une victoire à sens unique cependant. Il s’est fait toucher régulièrement et parfois solidement en première moitié de combat, avant de prendre le contrôle de l’affrontement à compter du cinquième.
En début de soirée, Moreno Fendero (7-0, 5 K.-O.) a terrassé Carlos Ronner (7-5, 2 K.-O.) d’une puissante gauche décochée sans avertissement au début du troisième round. L’arbitre Steve St-Germain a immédiatement stoppé le combat et le boxeur de Mar Del Plata, en Argentine, est demeuré de longues minutes étendu au sol dans son coin.
Les paramédics ont installé un collier cervical au boxeur, qui avait retrouvé conscience, avant de le sortir sur une civière. Ronner discutait avec son entourage avant qu’on ne le transporte hors du ring. Il a été conduit dans un centre hospitalier de Montréal. plus de peur que de mal cependant: il a obtenu son congé avant que le gala ne prenne fin.
Jhon Orobio (11-0, 10 K.-O.) s’est aussi rapidement imposé face au super-léger de Mar Del Plata Joel Manriquez (6-6), qu’il a stoppé à 2:54 du deuxième round. Le coin de Manriquez a jugé que ses deux chutes au tapis dans ce round étaient suffisantes.