On vous a déjà raconté les débuts du parcours de Luc Brodeur-Jourdain dans l’univers du football. Mais son histoire est tellement inspirante qu’elle mérite un rappel, d’autant plus qu’il a été intronisé au Temple de la renommée des Géants le 5 octobre dernier.
Luc Brodeur-Jourdain n’avait pas choisi le Cégep Saint-Jean-sur-Richelieu pour jouer au football. Le jeune homme de Saint-Hyacinthe était venu ici à l’automne 2001 pour étudier en technologie de l’électronique. Pas pour jouer avec les Géants. Il était loin de se douter que le sport allait prendre une place aussi importante dans sa vie et changer le cours de son destin.
« Je ne connaissais absolument rien au football. Je ne savais pas comment me placer sur le terrain », nous soulignait Luc Brodeur-Jourdain pendant le match opposant les Géants aux Cheetahs du Collège Vanier.
Sur la ligne
L’entraîneur-chef, Daniel Choquette, a d’abord placé sa recrue de 310 livres à la ligne défensive. Mais rapidement, Luc Brodeur-Jourdain a été muté à la ligne offensive, dirigée par Michel Choquette. Comme garde du côté gauche, il a vite appris son rôle.
Il faut dire qu’il a été lancé dans la mêlée au cœur d’une période sombre pour les Géants. Après quatre Bols d’or consécutifs en division 2 du circuit collégial, l’équipe avait accédé à la division 1 en 1999. Les défaites s’accumulaient de saison en saison.
« Je n’ai pas de souvenirs précis de mes débuts avec l’équipe. Par contre, je garde en mémoire les individus que j’ai côtoyés, les Vincent Turgeon, Marc-André Tougas, Marc-André Legrand. »
En 2001, les Géants alignaient également Israël Naud, Émile Lortie, Alexandre Vendette, Vincent Decelles, Sébastien Dion, Benoit Fortin, Pierre-Luc Hébert, David Galipeau, entre autres.
Équipe nationale
Grâce à ses performances sur le terrain, le nom de Luc Brodeur-Jourdain a trouvé écho chez les recruteurs. D’ailleurs, dès sa deuxième année avec les Géants, il a participé à un camp de sélection et obtenu sa place dans l’équipe nationale en compagnie de Vincent Turgeon pour le Championnat mondial junior à San Diego.
Dès lors, il a vite attiré les regards des entraîneurs universitaires. « J’ai dû faire 13 ou 14 visites dans des universités au Canada, notamment Calgary et Regina. Je ne réalisais pas tout ce qui m’arrivait. Moi, tout ce que je voulais, c’était d’obtenir mon diplôme en électronique et voir où ça me mènerait. J’ai bûché au Cégep et j’ai réussi à faire mes trois ans sans échouer à un cours », raconte-t-il fièrement.
C’est finalement le Rouge et Or de l’Université Laval qui a remporté la loterie Luc Brodeur-Jourdain. Après sa dernière saison avec les Géants, en 2003, il a poursuivi son parcours de joueur de football et d’étudiant en administration des affaires.
Coupe Vanier et Coupe Grey
Luc Brodeur-Jourdain a porté les couleurs du Rouge et Or durant cinq ans, remportant trois fois la Coupe Vanier (2004, 2006 et 2008).
Choix de sixième ronde des Alouettes de Montréal au repêchage de 2008, il a gagné la Coupe Grey en 2009 et en 2010. Il a pris sa retraite comme joueur en 2019 après une carrière professionnelle de 168 matchs avec les Alouettes.
Depuis, il occupe le poste d’entraîneur de la ligue offensive avec cette équipe. Il a ajouté une Coupe Grey à son palmarès l’an dernier.
Hommage
Le 5 octobre dernier, Luc Brodeur-Jourdain était de retour à Saint-Jean-sur-Richelieu pour accepter l’honneur que les Géants lui réservaient, soit son intronisation au Temple de la renommée. Il rejoint ainsi trois autres joueurs qui ont marqué l’histoire de l’équipe, soit Pierre Landry, Denis Montana et Michel Dupuis.
Le Maskoutain mentionne qu’il n’a pas l’occasion de venir voir des matchs au stade Alphonse-Desjardins, puisque la saison coïncide avec celle des Alouettes. « Mais ça me fait réaliser que le football collégial a évolué et qu’il faut avoir du succès à l’école pour mériter sa place dans l’équipe. Et le football, ça fait toujours vivre des émotions. »
Ambitions
Luc Brodeur-Jourdain voue une grande admiration pour les Alouettes et le football canadien. « Il n’y a pas de gros salaires. Les joueurs sont là parce qu’ils trippent sur le football. On offre un bon spectacle accessible à tous. C’est un joyau qu’il faut continuer à valoriser », dit-il.
Âgé de 41 ans, Luc Brodeur-Jourdain n’a pas l’intention de devenir entraîneur-chef ni d’être propriétaire d’une équipe. « Je suis bien dans mon rôle d’entraîneur de la ligne offensive parce que j’aime les Alouettes et parce que je veux contribuer à mettre en valeur le football canadien. Mais le côté administratif m’intéresse. Un jour, je voudrais être président des Alouettes », conclut-il.