LOS ANGELES — Yannick Nézet-Séguin avait remporté son premier prix Grammy l’an dernier, et dimanche, il a mis la main sur deux statuettes qu’il pourra ajouter à sa collection.
Le chef d’orchestre et pianiste montréalais s’est vu décerner deux prix lors du pré-gala, pour le meilleur enregistrement d’un opéra, avec «Fire Shut Up In My Bones» de Terence Blanchard, et l’autre pour le meilleur album solo vocal, pour «Voice of Nature: The Anthropocene» qu’il a enregistré avec Renée Fleming.
Dans le premier cas, Nézet-Séguin a été récompensé pour son travail de chef d’orchestre avec le Metropolitan Opera, tandis que dans le second cas, ce sont ses talents de pianiste qui ont été reconnus.
Ces deux prix lui ont été remis lors d’une cérémonie webdiffusée avant le gala télédiffusé. La Premiere Ceremony, qui s’est étendue sur plus de trois heures, pouvait être suivie en ligne.
Le chef d’orchestre n’était cependant pas présent à Los Angeles pour recevoir ses prix, puisqu’il avait une performance déjà prévue à Philadelphie, selon son porte-parole. Malgré tout, il a pris le temps de célébrer.
«Bien sûr qu’il y a eu des bulles, a révélé le Montréalais. Ce n’était pas une grosse fête, mais c’est toujours plaisant de voir que son travail est reconnu de cette façon.»
Dans les deux autres catégories où il était nommé, Nézet-Séguin s’est incliné. Il avait obtenu cinq nominations, mais il s’affrontait lui-même dans la catégorie du meilleur enregistrement d’un opéra.
Rapidement après le pré-gala, de nombreuses personnalisés publiques ont salué les victoires de Nézet-Séguin, dont la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et le ministre de la Culture du Québec, Mathieu Lacombe.
«Félicitations (Yannick Nézet-Séguin)! C’est impressionnant! Une grande fierté québécoise!» a notamment écrit le ministre Lacombe sur Twitter.
En 2022, Nézet-Séguin avait gagné son premier Grammy en carrière dans la catégorie meilleure prestation par un orchestre classique, avec l’Orchestre de Philadelphie.
Le chef d’orchestre a cependant été le seul Québécois récompensé pendant le pré-gala, dimanche.
Le réalisateur Xavier Dolan était finaliste dans la catégorie du meilleur clip pour son travail sur «Easy on Me», d’Adele, tourné dans les Cantons-de-l’Est, mais c’est plutôt une autre chanteuse vedette, Taylor Swift, qui a remporté la statuette.
Le DJ et producteur montréalais Kaytranada possède déjà deux statuettes des Grammy, mais il n’a pas été en mesure d’en remporter une troisième pour «Intimidated», mettant en vedette H.E.R., dans la catégorie «meilleur enregistrement danse/électronique».
Le groupe montréalais Arcade Fire était aussi en lice dans la catégorie «album alternatif » pour le disque «We», mais on a préféré remettre l’honneur à Wet Leg.
Allison Russell, qui était nommée dans deux catégories, a aussi été battue.
Chez les autres Canadiens qui se sont illustrés lors des premiers prix remis, le rappeur torontois Drake a été sacré gagnant dans la catégorie meilleure performance de rap mélodique pour sa collaboration avec Future sur la chanson «Wait for You».
De son côté, le chanteur Michael Bublé a remporté la statuette dans la catégorie du meilleur album de pop vocale traditionnelle pour son opus «Higher».
Un record pour Beyoncé… malgré un retard
Lors du gala principal, la chanteuse Beyoncé est devenue l’artiste la plus décorée de l’histoire des Grammy, devançant ainsi Georg Solti.
La chanteuse a maintenant remporté 32 prix, dont quatre dimanche seulement.
Dimanche, elle a remporté les honneurs du meilleur enregistrement de musique dance-électronique pour «Break My Soul» et de la meilleure performance R&B traditionnelle pour «Plastic Off the Sofa» lors du pré-gala.
Dès le début de l’événement télévisé, Beyoncé a vu son morceau «Cuff It» être sacré la meilleure chanson R&B, mais il y avait un petit pépin: elle était en retard à la cérémonie présentée à Los Angeles.
«Ce qui est bien de présenter les Grammy à Los Angeles, c’est que tout le monde peut être ici. Le mauvais côté, c’est le trafic. Beyoncé s’en vient», a assuré l’animateur devant la foule qui ne pouvait qu’échapper un rire devant l’aspect inhabituel de cette intervention.
Puis, plus tard dans le gala, la chanteuse est finalement montée sur scène pour accepter sa statuette dans la catégorie du meilleur album de musique danse-électronique, où son album «Renaissance» a été couronné, confirmant du même coup son nouveau titre d’artiste la plus décorée de l’histoire des Grammy.
«J’essaie de ne pas être trop émotive», a souligné la superstar alors que son mari, Jay-Z, se tenait debout et l’applaudissait. La chanteuse a remercié son défunt oncle, ses parents, Jay-Z et ses enfants de l’avoir soutenue.
Surprise pour la chanson de l’année
La vétérane Bonnie Raitt a ensuite fait fi de ses rivales de renom comme Adele, Taylor Swift et Beyoncé pour remporter le prix de la chanson de l’année.
«Je suis tellement surprise. Je ne sais pas quoi dire», a affirmé Raitt, visiblement stupéfaite, ajoutant que sa chanson «Just Like That» explore le don d’organes.
De son côté, Harry Styles a remporté le premier prix du gala principal, soit celui du meilleur album pop vocal, pour «Harry’s House», qui comprend son énorme succès «As It Was».
«Harry’s House» a aussi été nommé l’album de l’année en fin de soirée.
«Je suis tellement inspiré par chaque artiste de cette catégorie, a affirmé le chanteur, aux larmes. À beaucoup de moments différents de ma vie, j’ai écouté tout le monde dans ces catégories. C’est tellement important de se rappeler qu’il n’y a pas de meilleur.»
La chanteuse jazz Samara Joy a été sacrée découverte de l’année.
La soirée a aussi été marquée par un numéro célébrant les 50 ans du hip-hop.
– Avec des informations de David Friend et de l’Associated Press